§ 10.
Ces rites terminés selon la règle qu'on a décrite, le grand prêtre, face aux symboles très saints, se lave les mains avec de l'eau, ainsi que l'ordre vénérable des sacrificateurs. Comme le dit, en effet, l'Ecriture, celui qui s'est baigné n'a plus besoin que de se laver le bout ou les extrémités. Grâce à cette purification des extrémités (Jean, XIII, 10), demeurant dans la pure perfection de sa conformité à Dieu, il pourra procéder généreusement à des tâches inférieures tout en restant invulnérable aux atteintes de l'impureté, puisqu'il est totalement uni à Dieu, pour se retourner ensuite vers l'Un auquel il demeure uni grâce à une conversion pure et immaculée qui sauvegarde la plénitude et l'intégrité de sa conformité avec Dieu.
Comme nous l'avons rappelé, les ablutions sacrées existaient déjà dans la hiérarchie légale, et c'est elles que suggère aujourd'hui le lavement des mains du grand prêtre et des sacrificateurs. Car ceux qui ont part à la célébration des très saints mystères doivent être entièrement purs des derniers phantasmes qui encombrent leur âme, et célébrer les mystères divins aussi proches que possible de la pureté même de ces mystères. Ainsi seront-ils illuminés par les claires visions divines, car ces rayons qui ne sont pas de ce monde aiment à refléter leur propre splendeur avec un éclat plus intégrai et plus lumineux sur des miroirs faits à leur image.
Si le grand prêtre et les sacrificateurs se lavent le bout ou les extrémités des doigts en présence des symboles très saints, c'est pour signifier que le Christ voit toutes nos pensées, même les plus secrètes, et que c'est lui qui, dans ses réflexions auxquelles rien n'échappe, dans ses jugements parfaitement justes et intègres, a prescrit lui-même cette purification des extrémités. Par là le grand prêtre s'unit aux réalités divines. Ayant celles saintes opérations divines il consacre les plus divins mystères et il les expose ensuite à la vue des assistants.