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Adversus Hermogenem
XXIV.
[1] Reuertor nunc ad singulos articulos per quos putauit significatam esse materiam et primo de nominibus expostulabo. Horum enim alterum legimus, quod est terrae, alterum non inuenimus, quod est materiae. Quaero ergo, cum materiae nominatio non extet in scriptura, quomodo ei etiam terrena appellatio adcommodetur in alio iam genere substantiae nota, quo magis materiae quoque nominatio extitisse debuerat consecuta etiam terrae appellationem, ut scirem terram commune cum materia esse nomen, ne illud ei soli substantiae uindicarem cuius et proprium, in qua magis notum est, uel ne illud in quamcumque aliam speciem, nec utique omni materia
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Contre Hermogène
XXIV.
Je reviens maintenant à chacun des articles qui, selon Hermogène, désignent la Matière. Et d'abord, interrogeons les noms. J'en lis un des deux dans l'Ecriture, celui de Terre. L'autre, celui de Matière, je ne l'y trouve pas. Pourquoi donc, te demanderai-je, quand la Matière n'est pas nommée dans l'Ecriture, lui donnes-tu la dénomination de terre, comme une autre espèce de substance? Il y a plus. La Matière, après avoir été appelée de son nom, devait recevoir aussi celui de Terre, pour me prouver que Terre et Matière représentent une seule et même chose, de peur que je n'attribuasse à cette seule substance un nom qui appartient en propre à celle sous lequel elle est plus connue; ou bien, afin qu'il ne me fût pas possible, si je le voulais, de l'appliquer à une autre espèce, ou de le communiquer à la première Matière venue. En effet, lorsqu'il n'y a pas de nom spécial pour désigner la chose à laquelle est assigné un nom commun, moins il est visible à qui appartient ce nom, plus il me sera possible de l'attribuer à tout autre substance. Ainsi, quand même Hermogène nous prouverait que la Matière a reçu le nom de terre, il lui resterait encore à prouver que la terre a reçu le nom de Matière, pour avoir droit de lui assigner les deux noms.