• Home
  • Works
  • Introduction Guide Collaboration Sponsors / Collaborators Copyrights Contact Imprint
Bibliothek der Kirchenväter
Search
DE EN FR
Works Tertullian (160-220) De anima

Translation Hide
De l'âme

XLVIII.

On assure que les songes les plus certains et les plus raisonnables sont ceux qui surviennent vers la fin de la nuit, parce qu'alors la vigueur de l'âme se dégage, et que le sommeil se retire. Quant aux saisons de l'année, c'est au printemps qu'ils sont plus paisibles; la raison en est que l'été relâche les âmes; l'hiver les endurcit en quelque façon; l'automne, qui d'ailleurs met en péril la santé, les amollit par le suc de ses fruits. Il en est de même de la position du corps pendant le sommeil. Il ne faut dormir ni sur le dos, ni sur le côté droit, ni l'intérieur du corps renversé, parce que le lieu des sens est troublé quand les cavités de la poitrine sont dérangées, et que la compression du foie met l'esprit à la gêne. Mais ce sont là, j'imagine, d'ingénieuses conjectures plutôt que des preuves certaines, quoique Platon en soit l'auteur. Peut-être même ces circonstances proviennent-elles du hasard. Autrement, les songes arriveront à volonté, si on peut les diriger. Car il s'agit d'examiner en ce moment les règles que l'opinion d'une part, la superstition de l'autre, prescrivent pour les songes au sujet des aliments qu'il faut prendre ou éviter. Il y a superstition, lorsque le jeûne est ordonné à ceux qui doivent consulter l'oracle, afin que l'abstinence amène la pureté: il y a simple opinion, lorsque les disciples de Pythagore rejettent la fève pour le même but, parce que c'est un aliment lourd et indigeste. Mais les trois frères, compagnons de Daniel, qui se contentèrent de légumes pour ne pas se souiller par les viandes, placées sur la table du roi, |96 méritèrent surtout de Dieu la faveur et l'interprétation des songes. Pour moi, j'ignore si je suis le seul, mais le jeûne me fait rêver si bien, que je ne m'aperçois pas avoir rêvé.

---- Quoi donc! me diras-tu, la sobriété est-elle indifférente sur ce point?

---- Loin de là; elle est aussi nécessaire là-dessus que partout ailleurs: si elle profite à la superstition, à plus forte raison à la religion. Les démons l'exigent de leurs rêveurs, pour qu'elle serve d'introduction à leur divinité, parce qu'ils savent qu'elle est familière à Dieu. D'ailleurs Daniel ne s'est-il pas privé d'aliments pendant l'espace de trois semaines? Mais dans quel but? afin de se concilier Dieu par l'exercice de la mortification, et non pour attirer l'intelligence et la sagesse sur son âme qui aspirait à rêver, comme si la révélation devait s'obtenir autrement que par l'extase. Ainsi la sobriété ne servira point à faire naître l'extase, mais elle sera comme la recommandation de l'extase pour qu'elle s'accomplisse en Dieu.

Edition Hide
De Anima

XLVIII.

[1] Certiora et colatiora somniari affirmant sub extimis noctibus, quasi iam emergente animarum uigore prodacto sopore. Ex temporibus autem anni uerno magis quieta, quod aestas dissoluat animas et hiems quodammodo obduret et autumnus, temptator alias ualetudinum, succis pomorum uinosissimis diluat. [2] Item ex ipsius quietis situ, si neque resupina neque dextero latere decumbat neque conresupinatis internis, quasi refusis loculis, statio sensuum fluitet aut conpressa iecoris sagina sit mentis. Sed haec ingeniose aestimari potius quam constanter probari putem, etsi Plato est qui ea aestimauit; et fortassean casu procedant. Alioquin ex arbitrio erunt somnia, si dirigi poterunt. [3] Nam quod et de cibis distinguendis uel derogandis nunc praesumptio nunc superstitio disciplinam somniis praescribit, examinandum est: superstitio, ut cum apud oracula incubaturis ieiunium indicitur, ut castimoniam inducat, praesumptio, ut cum Pythagorici ob hanc quoque speciem fabam respuunt onerosum et inflatui pabulum. Atquin trina illa cum Daniele fraternitas legumine solo contenti, ne regiis ferculis contaminarentur, praeter sapientiam reliquam somniorum praecipue gratiam a deo redemerunt et impetrandorum et disserendorum. [4] Ieiunus autem nescio an ego solus plurimum ita somniem, ut me somniasse non sentiam. Nihil ergo sobrietas, inquis, ad hanc partem? Immo tanto magis ad hanc, quantum et ad omnem; si et ad superstitionem, multo amplius ad religionem. Sic enim et daemonia expostulant eam a suis somniatoribus ad lenocinium scilicet diuinitatis, quia familiarem dei norunt, quia et Daniel rursus trium hebdomadum statione aruit uictu, sed ut deum inliceret humiliationis officiis, non ut animae somniaturae sensum et sapientiam strueret, quasi non in ecstasi acturae. Ita non ad ecstasin summouendam sobrietas proficiet, sed ad ipsam ecstasin commendandam, ut in deo fiat.

  Print   Report an error
  • Show the text
  • Bibliographic Reference
  • Scans for this version
Editions of this Work
De Anima
Translations of this Work
A Treatise on the Soul Compare
De l'âme
Über die Seele. (BKV) Compare

Contents

Faculty of Theology, Patristics and History of the Early Church
Miséricorde, Av. Europe 20, CH 1700 Fribourg

© 2025 Gregor Emmenegger
Imprint
Privacy policy