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Works Tertullian (160-220) De fuga in persecutione

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De Fuga in Persecutione

VI.

[1] 'Immo', inquit, 'quia praeceptum adimplevit fugiens de civitate in civitatem.' Sic enim voluit quidam, sed et ipse fugitivus, argumentari et qui proinde nolunt intelligere sensum domini illius pronuntiationis, ut eam ad velamentum timiditatis suae utantur, cum et personas suas habuerit et tempora et causas. Cum coeperint, inquit, persequi vos, fugite de civitate in civitatem. [2] Hoc in persona proprie apostolorum et in tempora et in causas eorum pertinere defendimus, sicut subsequentes sensus probabunt, qui nonnisi in apostolos competunt: In viam nationum ne ieritis et in civitatem Samaritanorum ne introieritis, sed ite potius ad oves perditas domus Israelis. [3] Nobis autem et via nationum patet, in qua et inventi sumus et usque in finem incedimus, et nulla civitas excepta est, quo per totum orbem praedicamus; sed nec cura nobis Israelis iniuncta est extra ordinem, nisi qua et omnibus gentibus praedicare debemus; [4] etiam si apprehendamur, non in concilia eorum perducemur nec in synagogis eorum flagellabimur, sed Romanis utique potestatibus et tribunalibus obiciemur. [5] Si igitur et fugae praeceptum apostolorum condicio desiderabat, quoniam primum praedicandum erat ad oves perditas domus Israelis. Ut ergo perciperetur praedicatio, apud quos priores eam perfici oportebat, uti panem ante filii quam canes sumerent, ideo illis fugere tunc ad tempus praecepit, non propter eludendum periculum proprio nomine persecutionis ---- atquin persecutiones eos passuros praedicabat et tolerandas docebat ----, sed propter profectum annuntiationis, ne statim oppressis evangelii quoque disseminatio perimeretur. Neque enim quasi tacite in aliquam civitatem transfugiendum erat, sed quasi ubique annuntiaturis et ex hoc ubique persecutiones subituris, donec replerent doctrinam suam. [6] Denique Non consummabitis, inquit, civitates Israelis; adeo intra terminos Iudaeae praeceptum fugae continebatur. Nobis autem nulla Iudaeae praefinitio competit praedicationis in omnem iam carnem effuso spiritu sancto. [7] Itaque Paulus et apostoli ipsi memores praecepti dominici contestantur illud apud Israel, quem iam doctrina sua impleverant: Vobis oportuit in primis sermonem dei tradi; sed quoniam repulistis eum nec dignos vos aeterna vita existimastis, ecce convertimus nos ad nationes, Atque exinde conversi, ut ipsi antecessores instituerant, et in viam nationum abierunt et in civitates Samaritanorum introierunt, ut in totam scilicet terram exiret sonus eorum et in terminos orbis voces eorum. [8] Si ergo cessavit exceptio viae natiorum et introitus in civitates Samaritanorum, cur non cessaverit et fugae praeceptum pariter emissum? Denique ex quo saturato Israele apostoli in nationes transierunt, nec fugerunt de civitate in civitatem nec pati dubitaverunt. [9] Atquin Paulus, qui se per murum concesserat expediri de persecutione, qua ad hoc tempus erat praecepti, idem iam in clausula officii et in consummatione praecepti discipulis magnopere deprecantibus, ne se Hierosolymam committeret passurus illic, quae Agabus prophetaverat, sollicitudini eorum non subscripsit, sed e contrario: Quid, inquit, facitis lacrimantes et conturbantes cor meum? ego enim non modo vincula pati optaverim, sed etiam mori Hierosolymis pro nomine domini mei Iesu Christi. [10] Atque ita omnes aierunt: Fiat voluntas domini. Quae erat voluntas domini? Utique non fugiendi iam persecutionem. Ceterum poterant et priorem domini voluntatem proposuisse, qua fugere mandaverat, qui illum persecutionem vitasse maluerant. [11] Igitur cum etiam sub apostolis ipsis temporale fuerit fugae praeceptum sicut et reliquorum praescriptorum, non potest apud nos perseverare, quod apud doctores nostros concessavit, etsi non proprie ad illos fuisset emissum; aut, si perseverare illud dominus voluit, deliquerunt apostoli, qui non usque in finem fugere curaverunt.

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De la fuite pendant la persécution

VI.

---- Vous vous trompez; dites plutôt qu'il a rempli le précepte en fuyant de cité en cité.

---- Ainsi a voulu raisonner un Chrétien, qui lui-même avait pris la fuite; ainsi le veulent tous ceux qui refusent de comprendre quel est le sens de cet oracle de notre Seigneur, pour en faire un rempart qui défende leur pusillanimité, puisque ce précepte est assujetti à des conditions de personnes, de temps et de causes. «Lorsque l'on commencera de vous persécuter, dit-il, fuyez de ville en ville.» Nous soutenons que ce précepte s'adressait personnellement aux Apôtres, ainsi qu'aux lieux et aux circonstances dans lesquels ils vivaient, comme le démontreront les textes précédents et suivants, qui ne conviennent qu'aux Apôtres: «N'allez point vers les nations, et n'entrez pas dans la ville des Samaritains; mais allez plutôt vers les brebis perdues d'Israël.» Pour nous, la voie des nations nous est ouverte, puisque le Seigneur nous y a trouvés et que nous y marchons encore; point de ville qui nous soit fermée, puisque nous prêchons par tout l'univers. Aucun soin particulier pour Israël ne nous est recommandé, sinon que nous devons évangéliser toutes les nations. De plus, si nous sommes saisis par les persécuteurs, ce n'est pas devant l'assemblée des Juifs que nous serons conduits, ni dans leurs synagogues que nous serons battus de verges; c'est aux puissances et aux tribunaux de Rome que nous serons livrés. Ainsi le précepte de fuir regardait spécialement les Apôtres, parce qu'il fallait d'abord prêcher devant les brebis perdues de la maison d'Israël. Il était nécessaire que la prédication s'accomplît là où elle devait s'accomplir en premier lieu, afin que «le pain de la parole fût distribué aux enfants de la maison avant les animaux immondes.» Voilà pourquoi le Seigneur ordonne à ses Apôtres de fuir pour un temps, non pas pour leur apprendre à se dérober à la persécution en elle-même (car il leur prédit qu'ils souffriraient des persécutions, et il leur enseignait à les supporter), mais clans le but de. propager la doctrine, de peur que s'ils eussent été mis à mort sur-le-champ, l'Evangile ne fut étouffé à son berceau.

D'ailleurs, s'ils avaient à fuir dans une autre ville, ce n'était point en secret, mais pour annoncer partout la parole, et conséquemment s'exposer à. de nouvelles persécutions, jusqu'à ce qu'ils eussent rempli la contrée de leurs prédications. «Vous n'achèverez pas, leur dit-il, de parcourir toutes les villes de la Judée.» Tant il est vrai que le précepte de fuir était renfermé dans les limites de la Judée. Pour nous, notre prédication n'est point enfermée dans la Judée, «depuis que l'Esprit saint a répandu ses effusions sur foute chair.» Aussi Paul et les Apôtres, se rappelant les ordres de leur maître, font-ils celle déclaration devant Israël, qu'ils avaient déjà rempli de leur doctrine: «C'était à vous qu'il fallait annoncer premièrement la parole de Dieu; mais puisque vous la rejetez et que vous vous jugez vous-mêmes indignes de la vie éternelle, voilà que nous allons vers les Gentils.» Ils tournèrent en effet leurs pas ailleurs, comme l'avaient institué leurs prédécesseurs; ils marchèrent dans la voie des nations, et ils entrèrent dans les cités des Samaritains, «afin que leur voix retentît par toute la terre, et que leur parole fût portée jusqu'aux extrémités du monde.» Si la barrière des nations est tombée, si l'interdiction des villes de Samarie a cessé, pourquoi le précepte de la fuite, qui avait la même origine, n'aurait-il pas cessé aussi?

Enfin du jour où. Israël fut rassasié et où les Apôtres passèrent chez les nations, ils ne fuirent plus de ville en ville, et n'hésitèrent plus à souffrir. Paul lui-même, qui avait consenti à s'échapper de sa prison en se faisant descendre le long de la muraille, parce qu'alors la fuite était obligatoire, sur la fin de son apostolat et lorsque le précepte n'existait plus, ne se rendit point aux supplications de ses disciples, qui le conjuraient avec larmes de ne point se rendre à Jérusalem, où Agabus avait prédit qu'il souffrirait le martyre. Loin de là: «Pourquoi, leur dit-il, contristez-vous mon cœur par vos gémissements? J'ai souvent désiré, non pas seulement d'être enchaîné, mais immolé à Jérusalem, pour le nom de Jésus-Christ mon Seigneur.» Alors tous les disciples lui répondirent: Que la volonté du Seigneur soit faite!» Quelle était la volonté du Seigneur? Que désormais on ne se dérobât plus à la persécution. Cependant ceux qui auraient mieux aimé que Paul évitât la persécution, auraient pu alléguer le premier commandement du Seigneur qui prescrivait, la fuite. Conséquemment, le précepte de fuir, temporaire sous les Apôtres, ainsi que plusieurs autres de même nature, ne peut subsister pour nous, puisqu'il avait déjà cessé parmi nos docteurs, quoiqu'il n'eût pas été donné véritablement pour eux. Ou bien, si le Seigneur a voulu qu'il demeurât toujours en vigueur, les Apôtres ont failli, puis-qu'ils n'ont pas continué de fuir jusqu'à la fin.

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