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Retractationes (PL)
2.
Deinde cogitans nihil aliud quam animos hominum, in quadam argumentatione ejusdem libri dixi: Nec esse in eo quod nihil discit, disciplina potest. Itemque alio loco dixi, Nec ullam rem scientia complectitur, nisi quae ad aliquam pertinet disciplinam 1, nec venit in mentem Deum non discere disciplinas, et habere omnium rerum scientiam, in qua etiam praescientia est futurorum. Tale est illud quod ibi [Col. 0591] dictum est, Non esse vitam cum ratione ulli, nisi animae 2 : neque enim Deo sine ratione vita est; cum apud eum et summa vita, et summa sit ratio. Et illud quod aliquando superius dixi, Id quod intelligitur, ejusmodi esse semper 3, cum intelligatur et animus, qui utique non ejusmodi est semper. Quod vero dixi, Animum propterea non posse ab aeterna ratione separari, quia non ei localiter jungitur 4, profecto non dixissem, si jam tunc essem Litteris sacris ita eruditus, ut recolerem quod scriptum est: Peccata vestra separant inter vos et Deum 5. Unde intelligi datur etiam earum rerum posse dici separationem, quae non locis, sed incorporaliter junctae fuerant.
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Le Rétractations
2.
De plus, n’ayant en vue que les âmes des hommes, j’ai dit en un passage de ce livre « Il ne peut y avoir aucune connaissance dans celui qui n’a rien appris. » J’ai ajouté ailleurs : « La science n’embrasse que ce qui appartient à quelque connaissance 1. » Il ne m’est pas venu à l’esprit que Dieu n’acquiert aucune connaissance, et qu’il a cependant la science de toutes choses, et dans cette science la prescience de l’avenir. De même en est-il pour ce qui est écrit: « Il n’y a de vie avec la raison que la vie de l’âme 2; » en effet, la vie en Dieu n’est pas sans la raison, puisque en lui est la vie souveraine et la souveraine raison. Et aussi ce que j’ai avancé plus haut : « Ce qui se comprend est toujours de la même manière 3 ; » puisque l’on comprend l’âme et qu’elle n’est pas toujours de la même manière. Mais ce que j’ai dit: « L’âme ne se peut séparer « de la raison éternelle, parce qu’elle ne lui est pas unie localement 4, » certes je ne l’aurais pas dit si j’eusse été alors assez instruit dans les Lettres sacrées pour me rappeler qu’il est écrit : « Vos péchés font une séparation entre « Dieu et vous 5». D’où il est donné à comprendre que l’on peut appliquer l’idée de séparation à des choses qui n’ont pas été unies par les lieux, mais incorporellement.