3.
Ailleurs : « Je voudrais, ai-je dit, faire ici bien des additions, et me contraindre, tandis que je vous enseigne, à ne rien faire autre chose que de me rendre à moi-même, à qui je me dois surtout. » J’aurais dû plutôt dire: « Me rendre à Dieu, à qui surtout je me dois. » Mais comme l’homme doit d’abord se rendre à lui-même, afin que partant de soi comme d’un degré il s’élève jusqu’à Dieu, à l’exemple de l’enfant prodigue, qui commença à revenir à soi avant de dire: « Je me lèverai et j’irai à mon père 1 » voilà pourquoi je me suis exprimé de la sorte. Peu après, du reste, j’ai ajouté : « Puissé-je devenir aussi l’ami et l’esclave de Dieu 2 !» Ces mots: «à qui je me dois surtout, » je les entendais donc par rapport aux hommes; en effet, je me dois beaucoup plus à moi qu’aux autres hommes, quoique je me doive à Dieu plus qu’à moi-même. Ce livre commence ainsi: « Puisque je vous vois des loisirs surabondants. »