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Confessiones (CSEL)
Caput 16
Cum his enim volo coram te aliquid conloqui, deus meus, qui haec omnia, quae intus in mente mea non tacet veritas tua, vera esse concedunt. nam qui haec negant, latrent quantum volunt et obstrepant sibi: persuadere conabor, ut quiescant, et viam praebeant ad se verbo tuo. quod si noluerint et repulerint me, obsecro, deus meus, ne tu sileas a me. tu loquere in corde meo veraciter; solus enim sic loqueris; et dimittam eos foris sufflantes in pulverem et excitantes terram in oculos suos, et intrem in cubile meum et cantem tibi amatoria, gemens inenarrabiles gemitus in peregrinatione mea et recordans Hierusalem extento in eam sursum corde, Hierusalem patriam meam, Hierusalem matrem meam, teque super eam regnatorem, inlustratorem, patrem, tutorem, maritum, castas et fortes delicias et solidum gaudium et omnia bona ineffabilia, simul omnia, quia unum summum et verum bonum: et non avertar, donec in eius pacem, matris carissimae, ubi sunt primitiae spiritus mei, unde ista mihi certa sunt, colligas totum quod sum a dispersione et deformitate hac, et conformes atque confirmes in aeternum, deus meus, misericordia mea. cum his autem, qui cuncta illa, quae vera sunt, falsa esse non dicunt, honorantes et in culmine sequendae quctoritatis nobiscum constituentes illam per sanctum Moysen editam sanctam scriptuaram tuam, et tamen nobis aliquid contradicunt, ita loquor. tu esto, deus noster, arbiter inter confessiones meas et contradictiones eorum.
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Les confessions de Saint Augustin
CHAPITRE XVI. CONTRE LES CONTRADICTEURS DE LA VÉRITÉ.
23. Je veux m’entretenir un instant en votre présence, ô mon Dieu! avec ceux qui reconnaissent pour véritables toutes les révélations dont la parole de votre vérité a éclairé mon âme. Pour ceux qui les nient, qu’ils s’assourdissent eux-mêmes tant qu’ils voudront de leurs aboiements; je les inviterai de toutes mes forces à rentrer dans le calme, pour préparer en eux la voie à votre Verbe. S’ils s’y refusent, s’ils me repoussent, je vous en supplie, mon Dieu, « ne me laissez pas dans votre silence (Ps. XXVII, 1);» oh! parlez à mon coeur en vérité : car il n’appartient qu’à vous de parler ainsi; et ces insensés, qu’ils restent dehors soulevant de leur souffle la terre poudreuse qui aveugle leurs yeux; et j’entrerai dans le plus secret de mon âme; et mes chants vous diront mon amour; et mes gémissements, les ineffables souffrances de mon pèlerinage, et mon coeur, toujours élevé en haut dans la chère souvenance de Jérusalem, n’aura de soupirs que pour Jérusalem, ma patrie, Jérusalem, ma mère, Jérusalem et vous, son roi, son soleil, son père, son protecteur, son époux, ses chastes et puissantes délices, son immuable joie; joie au-dessus de toute parole; sa félicité parfaite, son bien unique et véritable, vous, le seul bien, le bien en vérité et par excellence; non, mes soupirs ne se tairont pas que vous ne m’ayez reçu dans la paix de cette mère chérie, dépositaire des prémices de mon esprit, foyer d’où s’élancent vers moi toutes ces lumières; et que votre main n’ait rassemblé les dissipations, réformé les difformités de mon âme, pour la soutenir dans une impérissable beauté, ô ma miséricorde! O mon Dieu!
Quant à ceux qui ne contestent point ces vérités, dont la vénération, d’accord avec la nôtre, élève au plus haut point d’autorité les saintes Ecritures tracées par Moïse, votre saint serviteur, mais qui trouvent à reprendre dans mes paroles, voici ce que je leur réponds : « Seigneur notre Dieu, soyez l’arbitre entre mes humbles révélations et leurs censures. »