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Confessiones (PL)
CAPUT XXXII. Veri Scripturae sensus a Spiritu sancto revelantur.
43. Postremo, Domine qui Deus es, et non caro et sanguis; si quid homo minus videt, numquid et Spiritum tuum bonum qui deducet me in terram rectam 1, latere potuit, quidquid eras in eis verbis tu ipse revelaturus legentibus posteris, etiamsi ille per quem dicta sunt, unam fortassis ex multis veris sententiam cogitavit? Quod si ita est, sit igitur illa quam cogitavit caeteris excelsior. Nobis autem, Domine, aut ipsam demonstra, aut quam placet alteram veram; ut sive nobis hoc quod etiam illi homini tuo, sive aliud ex eorumdem verborum occasione patefacias, tu tamen pascas, non error illudat. Ecce, Domine Deus meus, quam multa de paucis verbis, quam multa, oro te, scripsimus? Quae nostrae vires, quae tempora omnibus Libris tuis ad istum modum sufficient? Sine itaque me brevius in eis confiteri tibi, et eligere unum aliquid quod tu inspiraveris verum, certum et bonum etiamsi multa occurrerint, ubi multa occurrere poterunt; ea fide confessionis meae, ut si hoc dixero quod sensit minister tuus, recte atque optime; id enim conari me oportet: quod si assecutus non fuero, id tamen dicam quod mihi per ejus verba Veritas tua dicere voluerit, quae illi quoque dixit quod voluit.
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Psal. CXLII, 10 ↩
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Les confessions de Saint Augustin
CHAPITRE XXXII. TOUS LES SENS VÉRITABLES PRÉVUS PAR LE SAINT-ESPRIT.
43. Enfin, Seigneur, qui n’êtes pas chair et sang, mais Dieu, si l’homme n’a pas tout vu, votre Esprit Saint, mon guide vers la terre des vivants (Ps. CXLII, 10), pouvait-il ignorer tous les sens de ces paroles dont vous deviez briser les sceaux dans l’avenir, quand même votre interprète ne les eût entendues qu’en l’un des sens véritables qu’elles admettent? Et, s’il est ainsi, la pensée de Moïse est sans doute la plus excellente,. Mais, ô mon Dieu, ou faites-nous la connaître, ou révélez-nous cette autre qu’il vous plaira, et, soit que vous nous découvriez le même sens que vous avez dévoilé à votre serviteur, soit qu’à l’occasion de ces paroles, vous en découvriez un autre, que votre vérité soit notre aliment et nous préserve d’être le jouet de l’erreur.
Est-ce assez de pages, Seigneur mon Dieu, en est-ce assez sur ce peu de vos paroles? Et quelles forces et quel temps suffiraient à un tel examen de tous vos livres? Permettez-moi donc de resserrer les témoignages que j’en recueille à la gloire de votre nom; que, dans cette multiplicité de sens qui se sont offerts et peuvent s’offrir encore à ma pensée, votre inspiration fixe mon choix sur un sens vrai, certain, édifiant, afin que, s’il m’arrive de rencontrer celui de votre antique ministre, but où mes efforts doivent tendre, cette fidèle confession vous en rende grâces; sinon, permettez-moi du moins d’exprimer ce que votre vérité voudra me faire publier sur sa parole, comme elle lui a inspiré à lui-même la parole qui lui a plu. (500)