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Traité de la musique
54.
Reste maintenant la force. Or, si la tempérance nous garde de la chute qui dépend de notre libre volonté, la force est surtout efficace contre la violence qui peut entraîner une âme peu vigoureuse à sa ruine et à sa dégradation déplorable. Cette violence a dans l'Ecriture un nom très-expressif : c'est celui de bras. Et qui peut faire cette violence, sinon les pécheurs? Si donc l'âme est prémunie contre une pareille violence et qu'elle ait pour sauvegarde l'appui de Dieu, qui la met à l'abri des coups, de quelque part qu'ils viennent, elle possède une puissance solide et pour ainsi dire invincible, puissance que l'on nomme la force à juste titre, comme tu en conviendras, et que le Prophète désigne, je le crois, lorsqu'il ajoute: « Et que le bras des pécheurs ne puisse m'écarter de vous1. »
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Ps. XXXV, 8-12. ↩
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De musica (PL)
54.
M. Restat igitur fortitudo. Sed ut temperantia contra lapsum qui est in libera voluntate; sic fortitudo contra vim valet, qua etiam cogi quis potest si minus fortis sit ad ea quibus evertatur, et miserrimus jaceat. Haec autem vis decenter in Scripturis manus nomine significari solet. Qui porro hanc vim, nisi peccatores conantur inferre? Quod tunc per idipsum communitur anima, et custoditur firmamento Dei, ut hoc illi nullo modo undecumque possit accidere; potentiam quamdam stabilem, et, ut ita dicam, impassibilem gerit, quae, nisi quid tibi displicet, recte fortitudo nominatur, et eam dici arbitror cum adjungitur: Neque manus peccatorum dimoveat me (Psal. [Col. 1191] XXXV, 8-12).