16.
L’E. Je sais maintenant ces noms; dis-moi à présent quels sont les pieds qui sont susceptibles de s'allier entre eux. — Le M. Rien de plus aisé à découvrir, si tu songes que l'égalité et l'analogie sont supérieures à l'inégalité et au défaut de proportion. — L’E. 'est un principe que tout le monde admettra. — Le M. Il faut donc s'attacher à ce principe dans la combinaison des pieds et ne jamais s'en écarter sans les raisons les plus sérieuses. — L’E. D'accord. — Le M. Tu n'hésiteras donc pas à combiner entre eux des pyrrhiques, des iambes, des trochées ou chorées, et des spondées; d'après la même méthode, tu allieras sans hésiter tous les autres pieds de même espèce.
En effet, il y a un rapport d'égalité parfait entre les pieds de même espèce et de même nom. N'est-ce pas ton avis? — L’E. C'est incontestable. — Le M. Ne pourrait-on légitimement faire un mélange de différents pieds, pourvu que l'on respectât ce rapport d'égalité? Y a-t-il pour l'oreille rien de plus flatteur qu'une combinaison où la variété s'unit avec l'unité? — L’E. Rien n'est plus agréable. — Le M. Et quels pieds sont égaux entre eux, sinon ceux qui ont .la même mesure? — L’E. C'est vrai. — Le M. Or avoir la même mesure, n'est-ce pas avoir le même nombre de temps? — L’E. Oui. — Le M. Tu pourras donc combiner entre eux les pieds qui ont le même nombre de temps, sans crainte de choquer l'oreille. — L’E. C'est une conséquence naturelle.