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Works Augustine of Hippo (354-430) De musica Traité de la musique
LIVRE TROISIÈME. Différence du Rythme, du Mètre et du Vers. Théorie du Rythme. — Principe de la théorie du Mètre.
CHAPITRE II. DE LA DIFFÉRENCE ENTRE LE MÈTRE ET LE VERS.

3.

Le M. Autre question: si tout vers est mètre, tout mètre est-il vers? Réfléchis. — L’E. le réfléchis, mais je ne trouve aucune réponse à faire. — Le M. D'où vient cet embarras? Porterait-il sur les mots? On ne peut pas répondre, en effet, sur les termes d'une science comme on le ferait sur les principes : les principes sont gravés au fond de toutes les intelligences; quant aux termes, ils sont le résultat d'une convention et leur signification dépend de l'usage : de là l'origine de la diversité dans les langues, diversité qui ne saurait atteindre les idées établies sur la vérité elle-même. Apprends donc de moi ce que tu ne peux deviner. Les anciens ont désigné séparément le vers et le mètre. Laisse donc les mots et examine bien s'il n'y a pas de différence entre deux combinaisons de pied dont l'une, tout en admettant une limite, n'offre aucun point de repos, avant de se terminer, tandis que l'autre, outre la limite où elle s'arrête, présente à un endroit déterminé comme une coupure qui la partage en deux membres. — L’E. Je ne comprends pas. —Le M. Voici un exemple, prête l'oreille

Ite igitur, Camoenae,

Fonticolœ puellae,

Quae canitis sub antris

Mellifluos sonores,

Quae lavitis capillum

Purpureum Hyppocrene

Fonte, ubi fusus olim

Spumea lavit almus

Ora jubis aquosis

Pegasus, in nitentem

Pervolaturus aethram1.

Ces onze vers sont composés d'un choriambe et d'un bacchius : tu remarques sans doute que dans les cinq premiers, la phrase s'arrête distinctement au même endroit, je veux dire après le choriambe auquel se joint le bacchius pour compléter le vers; que dans les autres, au contraire, sauf un seul ora jubis | aquosis la phrase ne s'arrête pas au même point. — L’E. C'est ce que je vois fort bien, mais qu'est-ce que cela prouve? — Le M. Cela prouve que le mètre où la phrase se coupe avant la fin du vers, n'est point ici à sa véritable place : autrement, tous les autres ou presque tous les autres offriraient après le choriambe le même repos; or, sur onze vers, six ne sont point dans ce cas. — L’E. Je le reconnais encore, mais quel est le but de ce raisonnement? Voilà ce qui m'intéresse. — Le M. Prête donc l'oreille à ce vers si connu

Arma virumque capo, Trojae qui primus ab oris.

Sans aller plus loin, puisque l'Enéide est dans toutes les bouches, lis ce poème aussi loin qu'il te plaira et examine chaque vers : partout tu trouveras la phrase suspendue au cinquième demi-pied, en d'autres termes, au bout de deux pieds et demi, puisque ces vers se composent de pieds de quatre temps : par conséquent le repos dont il s'agit a lieu régulièrement dans ce vers au dixième temps. — L’E. C'est évident.


  1. Venez, muses qui habitez les fontaines; vous qui, dans vos grottes profondes, faites entendre des chants plus doux que le miel ; vous qui baignez vos blonds cheveux dans la source d'Hypocrène où Pégase vint un jour laver sa bouche écumante et sa crinière ruisselante de sueur, avant de prendre son essor dans l'azur des airs. ↩

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