24.
Vous savez maintenant, je pense, comment vous devez être pour prier et ce que vous devez demander; ce n'est pas moi qui vous l'ai appris, c'est celui qui a daigné nous instruire tous. Il faut chercher la vie heureuse, il fau la demander à Dieu. On a beaucoup disserté pour savoir ce que c'est que d'être heureux mais nous, qu'avons-nous besoin d'interroger les philosophes et d'étudier les systèmes? Il a été dit en peu de mots et avec vérité dans l'Ecriture de Dieu : « Heureux le peuple dont le Seigneur est le Dieu 1. » Pour appartenir à ce même peuple, pour arriver jusqu'à contempler ce Dieu et à vivre éternellement avec lui, que faut-il? « La charité qui est la fin de la loi, la charité partie d'un coeur pur, d'une bonne conscience et d'une foi non feinte 2. » Dans ces trois choses, la bonne espérance est exprimée par la conscience. La foi, l'espérance et la charité conduisent donc à Dieu celui qui prie, c'est-à-dire celui qui croit, qui espère, qui désire et qui considère dans l'oraison dominicale ce qu'il doit demander à Dieu. Les jeûnes, les autres mortifications de la chair, qu'il ne faut pas pousser jusqu'à compromettre la santé, les aumônes, les aumônes surtout, aident beaucoup à la prière; nous pourrons dire alors: «J'ai cherché Dieu au jour de mon affliction; je l'ai cherché la nuit avec mes mains, et n'ai pas été trompé 3. » Comment cherche-t-on avec les mains un Dieu incorporel et impalpable, si ce n'est avec les oeuvres ?