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Works Augustine of Hippo (354-430) Epistulae Lettres de Saint Augustin
TROISIÈME SÉRIE. LETTRES CXXIV - CCXXXI LETTRES ÉCRITES DEPUIS L'ANNÉE DE LA CONFÉRENCE DE CARTHAGE, EN 411, JUSQU'À SA MORT, EN 450.
LETTRE CXXXVII. (Année 412.) AUGUSTIN A SON ILLUSTRE SEIGNEUR ET TRÈSEXCELLENT FILS VOLUSIEN, SALUT DANS LE SEIGNEUR.

12.

Donc le Verbe de Dieu, Fils de Dieu, coéternel au Père, lui qui est en même temps la vertu et cette sagesse de Dieu 1 qui atteint avec force depuis la fin supérieure de la créature raisonnable jusqu'à la fin grossière de la créature corporelle, et dispose toutes choses avec douceur 2 ; cette Sagesse éternelle, présente et cachée, nulle part renfermée, nulle part séparée, tout entière partout, sans étendue et sans corps, s'est unie à un homme bien autrement qu'elle ne l'est aux autres créatures, et a fait ainsi un seul Jésus-Christ, médiateur de Dieu et des hommes 3, égal au Père selon sa divinité, au-dessous du Père selon la chair, c'est-à-dire selon son humanité; immuablement immortel selon sa divinité qui l'égale au Père, et muable et mortel selon la faiblesse qui lui est commune avec nous; ce Christ a été l'enseignement et le secours des hommes pour obtenir le salut éternel; il a paru dans le temps qu'il avait jugé lui-même le plus favorable et qu'il avait marqué avant les siècles.

Le Christ a été l'enseignement, afin de confirmer de son autorité devenue visible les choses utilement vraies qui avaient été dites auparavant, non-seulemeut par les prophètes dont toutes les paroles sont conformes à la vérité, mais encore par les philosophes et les poètes eux-mêmes et tous les auteurs : qui doute en effet que dans leurs oeuvres beaucoup de vrai ne soit mêlé au faux? Il avait égard à ceux qui n'auraient pas pu voir ni dis. cerner ces vérités dans les profondeurs intimes de la Vérité elle-même. Avant de s'unir à un homme, la Vérité avait assisté tous ceux qui pouvaient la comprendre; mais voici la leçon salutaire qu'elle a surtout donnée par son incarnation. La plupart des hommes aspiraient ardemment vers la divinité; ils pensaient, avec plus d'orgueil que de piété, pouvoir aller à

Dieu par des puissances célestes qu'ils croyaient des dieux et par des cultes divers, non pas sacrés, mais sacrilèges, et leur orgueil séduit par l'orgueil des démons prenait pour les saints anges ces esprits révoltés. Alors l'éternelle Sagesse est venue apprendre au monde que ce Dieu qu'ils supposaient si loin et vers lequel ils prétendaient s'élever à l'aide de puissances intermédiaires , est si près de la piété des hommes, qu'il a daigné s'unir étroitement à l'homme tout entier comme l'âme est unie au corps : excepté qu'en Dieu cette union n'est pas muable comme elle l'est visiblement entre le corps et l'âme.

Le Christ est notre secours; sans la grâce de la foi qui vient de lui, nul ne peut vaincre ses penchants mauvais; et c'est lui qui efface en nous parle pardon les restes du mal dont nous n'avons pu triompher. Un des fruits de l'enseignement du Christ, c'est qu'aujourd'hui le dernier ignorant et la dernière des femmes croient à l'immortalité de l'âme et à la vie future après la mort. C'est ce que Phérécyde de Syros 4 fut le premier à expliquer aux Grecs, et ses paroles frappèrent si fort Pythagore de Samos que, d'athlète qu'il était, celui-ci devint philosophe. Maintenant donc ce que Virgile a dit, nous le voyons tous : l'amome de Syrie croît partout 5. En ce qui touche le secours de sa grâce, nous pouvons dire du Christ ce que dit le poète :

« Sous un chef tel que lui, s'il reste quelques vestiges de notre crime, ils sont effacés, et la terre ne connaîtra plus l'éternel effroi 6. »


  1. I Cor. I, 24.  ↩

  2. Sag. VIII, 1.  ↩

  3. I Tim. II, 5. ↩

  4. Phérécyde, dont on place la naissance six cents ans avant Jésus-Christ, était né à Syros, l'une des Cyclades. Il avait puisé des notions car l'immortalité de l'âme soit en Egypte, soit dans les livres sacrés aux Phéniciens. ↩

  5. Assyrium vulgo nascetur amomum, Bucol., églogue IV. ↩

  6. Virgile, églogue IV. ↩

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