17.
Mais ces paroles, qui expriment le désir des jours humains et la durée de la vie, sont des paroles de péché; elles sont très-loin de ce salut que nous ne possédons encore qu'en espérance, et dont il est écrit: « Nous avons été sauvés en espérance, mais l'espérance qui se voit n'est pas l'espérance 1. » C'est pourquoi, dans le même psaume, après que le Christ a dit: « Mon Dieu, mon Dieu, regardez-moi; pourquoi m'avez-vous abandonné ? » il ajoute aussitôt : « Les paroles de mes péchés sont loin de mon salut; » c'est-à-dire aces paroles sont de mes péchés et sont loin de ce salut que m'a promis la grâce, non pas de l'ancienne alliance, mais de la nouvelle. On pourrait aussi rétablir de la sorte ce passage : « Mon Dieu, mon Dieu, regardez-moi ; pourquoi m'avez-vous laissé si loin de mon salut? » comme si le Psalmiste avait dit : en m'abandonnant, c'est-à-dire en ne m'exauçant pas, vous vous êtes éloigné de mon salut, savoir de mon salut de cette vie. Il y aurait alors un autre sens dans « les paroles de mes péchés; » ce serait celui-ci : ce que j'ai dit, ce sont les paroles de mes péchés, parce que ce sont des paroles de désirs charnels.
-
Rom. VIII, 24. ↩