20.
Telle est la grâce de la nouvelle alliance. Car dans l'ancienne, lorsque vous recommandiez, ô mon Dieu, de ne demander et de n'attendre que de vous la félicité même terrestre et temporelle, « c'est en vous que nos pères ont espéré; ils ont espéré, vous les avez délivrés. Ils ont crié vers vous, et ils ont été sauvés ; ils ont mis en vous leur espérance et n'ont point été confondus 1. » Ces ancêtres qui vivaient au milieu de leurs ennemis, vous les avez comblés de richesses, vous les avez délivrés, vous leur avez fait remporter des victoires glorieuses; et vous les avez préservés de nombreux dangers. A la placé de celui-ci qui allait être frappé, vous avez substitué un bélier 2; vous avez arraché celui-là à sa pourriture, et vous lui avez rendu le double de ce qu'il avait perdu 3. L'un a été tiré par vous, vivant et sans être touché, du milieu de lions affamés 4 ; d'autres, qui marchaient parmi les flammes, vous ont adressé des chants reconnaissants 5. Les juifs attendaient pour le Christ quelque chose de pareil, afin de reconnaître si véritablement il était le Fils de Dieu. Il est dit en leur nom, dans le livre de la Sagesse: « Condamnons-le à la mort la plus infâme : car on aura égard à ses discours.
S'il est le vrai Fils de Dieu, Dieu prendra soin de lui et le délivrera des mains de ses ennemis. Ils ont eu ces pensées, dit le livre sacré, et ils ont erré : leur malice les a aveuglés 6. » Attentifs au temps de l'ancienne alliance et à la félicité temporelle que Dieu accorda à nos pères pour montrer que ces sortes de biens venaient aussi de lui, ils ne virent pas que le temps était venu où l'on verrait dans le Christ que Dieu, qui donne même aux impies les biens terrestres, réserve aux justes les biens éternels.