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« Délivrez mon unique de la fureur du chien ; » il ne peut s'agir ici que de l'Eglise. Le Christ désigne le monde sous le nom de chien, parce qu'il aboie, sans autre raison que l'habitude, contre la vérité à laquelle il n'est pas accoutumé. Tel est le naturel des chiens qu'ils n'aboient pas contre les gens, bons ou mauvais, qu'ils ont coutume de voir; mais ils s'irritent contre les personnes qu'ils ne connaissent pas, même quand elles ne leur font aucun mal. « La fureur du chien » représente la puissance du monde. C'est aussi sous la figure d'un lion qu'a été représenté le monde dans son attaque future contre l'Eglise : « Sauvez-moi de la gueule du lion. » De là cette parole du livre des Proverbes : « Il n'y a pas de différence entre les menaces du roi et la colère du lion 1. » Cependant l'apôtre Pierre compare le démon au lion rugissant et cherchant tout autour qui il dévorera 2. Voulant montrer les superbes de ce monde comme les ennemis des humbles chrétiens, il ajoute : « Et délivrez ma faiblesse des cornes des licornes. » Les licornes représentent les orgueilleux qui détestent d'être mêlés avec le reste des hommes : tout orgueilleux, autant qu'il est en lui, désire être seul à s'élever.