5.
Ainsi quiconque est séparé de cette Eglise catholique, quelque louable qu'il pense être dans sa conduite, par ce seul crime d'être séparé de l'unité du Christ, n'aura pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui 1. Mais quiconque a bien vécu dans cette Eglise ne sera pas responsable des péchés d'autrui, parce que « chacun y portera son propre fardeau 2, » selon les paroles de l'Apôtre; et « quiconque y mange indignement le corps du Christ, mange et boit son jugement 3; » l'Apôtre lui-même a aussi écrit cela. Ces mots : « Il mange son jugement, » montrent assez qu'il ne mange pas le jugement d'un autre, mais le sien propre. Voilà ce que nous avons fait, ce que nous avons montré, ce que nous avons fait avouer, parce qu'on n'est pas souillé par les méchants en participant aux mêmes sacrements qu'eux, mais en consentant à leurs oeuvres. Si on ne donne aucun consentement à ce qui est mal, le méchant est seul à porter le poids de ses oeuvres, et ne fait aucun tort à celui qu'il n'a pas eu pour compagnon de son crime.
-
Il ne faudrait pas donner à cette pensée de saint Augustin un sens trop absolu. Il s'adresse ici à des schismatiques dont on ne peut plus dire qu'ils sont dans l'ignorance, mais qui peuvent apprécier la vérité sous la forme de faits évidents et palpables. L'Eglise ne condamne pas la bonne foi entière dans l'erreur et l'ignorance invincible. ↩
-
Gal. VI, 5. ↩
-
I Cor, XI, 29. ↩