23.
Vous trouvez de l'obscurité , et j'en trouve moi-même dans ce passage de l'épître aux Colossiens : « Que personne ne vous séduise avec des airs d'humilité 1, » et dans ce qui suit. Plût à Dieu que vous eussiez pu me questionner là-dessus de vive voix ! Pour marquer le sens que je trouve à ce passage, il faudrait prendre une figure et un accent qu'une lettre ne saurait exprimer ; la difficulté de ces paroles vient, je crois, de ce qu'on les prononce mal. Ce qui est écrit : « Ne mangez pas, ne goûtez pas, ne touchez pas, » se prend pour une défense de l'Apôtre de manger , de goûter, de toucher je ne sais quoi; c'est tout le contraire, si toutefois je ne me trompe au milieu d'une telle obscurité. Car saint Paul a rappelé en dérision le langage de ces hommes par lesquels il ne voulait pas que les fidèles fussent trompés et séduits, et qui, faisant une différence dans les viandes, d'après un faux culte rendu aux anges et d'après des pensées de ce monde, disent : « Ne mangez pas, ne goûtez pas, ne touchez pas. » Or tout est pur pour ceux qui sont purs 2, et toute créature de Dieu est bonne 3 : l'Apôtre le déclare nettement lui. même ailleurs.