27.
Remarquez maintenant comment il conclut, et c'est pour cette conclusion que nous avons rappelé toutes ces choses : « Que personne donc, dit-il, ne vous condamne sur votre nourriture : » comme si tout son discours ne tendait qu'à prémunir ceux qu'on s'efforçait de retenir dans des pratiques de ce genre et de détourner de la vérité qui les rendait libres, d'après ces paroles de l'Evangile : « Et la vérité vous délivrera 1, » c'est-à-dire vous sera libres. « Que personne donc, dit saint Paul, ne vous condamne sur le manger et le boire, ni sur les fêtes, les nouvelles lunes ou le sabbat : ces choses ne sont que l'ombre de celles qui devaient arriver. » Ceci regardait le judaïsme. Ce qui suit regarde les superstitions païennes : « Vous êtes le corps du Christ, dit l'Apôtre, que personne ne vous séduise : » il est honteux, dit-il, et trop indigne du rang où vous a mis votre liberté de vous laisser tromper par des ombres lorsque vous êtes le corps du Christ, et de vous laisser reprocher comme un péché la négligence de ces pratiques. « Vous êtes donc le corps du Christ: que « personne ne vous condamne en voulant pa« raître humble. » Si on se servait ici du mot grec, il serait plus expressif, même dans le langage populaire des Latins. C'est ainsi qu'on appelle vulgairement thelodives un homme qui affecte de paraître riche, thelosapiens, celui qui affecte de paraître sage. On pourrait donc appeler ici thelohumilis ou, d'une manière plus parfaite, thelon humilis, l'homme qui veut paraître humble, qui affecte de l'être. Il y avait en effet dans ces sortes de pratiques quelque chose qui allait comme à l'humiliation religieuse du cœur de l'homme. L'Apôtre ajoute
« Le culte des anges, » ou comme portent vos exemplaires : « La religion des anges,» appelée en grec Threskeia. Il veut faire entendre par ces anges les principautés auxquelles on croyait devoir rendre un culte comme ayant la garde des éléments de ce monde.
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Jean, VIII, 32. ↩