34.
J'ai répondu, comme je l'ai pu, à vos questions, avec le secours de vos prières et de vos pensées; car vous discutez en interrogeant, vous cherchez avec chaleur et vous instruisez avec humilité. Il est utile qu'il se trouve des sentiments divers sur les passages obscurs des divines Ecritures, dont Dieu a voulu faire pour nous un sujet d'exercice, lorsque cette différence d'opinion n'empêche pas un parfait accord dans la foi et la doctrine. Vous pardonnerez à mon style à cause du peu de temps que j'ai eu pour écrire cette lettre; quand je l'ai commencée, celui qui doit la porter était déjà embarqué. Je rends, surtout dans cette lettre, ses salutations à notre fils Paulin 1 qui nous est si cher dans la charité du Christ. Je l'exhorte à la hâte à remercier, autant qu'il lui est possible, la miséricorde du Seigneur, qui sait donner le secours au milieu des tribulations; ce Dieu l'a envoyé, par une violente tempête, dans ce port où vous êtes arrivé avec une mer plus tranquille, votes qui ne vous êtes pas fié au calme des flots; il vous a donné Paulin pour accueillir et diriger ses commencements ; que tous ses os disent donc avec le Psalmiste : « Seigneur, qui est semblable à vous 2 ? » Le seul spectacle de votre vie est aussi profitable pour lui que pourraient l'être la lecture de mes ouvrages, tous mes discours et mes exhortations les plus enflammées. Les serviteurs de notre divin Maître qui sont avec moi saluent votre sainte et chère bénignité. Pérépin, notre collègue dans le diaconat, depuis qu'il est parti d'auprès de moi avec notre saint frère Urbain qui allait subir le fardeau de l'épiscopat 3, n'est pas encore revenu à Nippone; toutefois nous savons par leurs lettres et par ce que nous entendons dire, qu'ils sont en bonne santé au nom du Christ. Nous saluons avec un véritable amour fraternel, Paulin 4, notre collègue dans le sacerdoce, et tous ceux qui jouissent de votre présence dans le Seigneur.
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Ce Paulin était retiré auprès du saint évêque de Nole. ↩
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Ps. XXXIV, 10. ↩
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Urbain fut un des dix évêques sortis de la communauté ecclésiastique fondée à Hippone par saint Augustin; il occupa le siège de Sicea, aujourd'hui Keff. Voir notre Histoire de saint Augustin, chap. X. ↩
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Nous n'avons pas besoin de faire remarquer que ce prêtre pantin ne doit pas être confondu avec l'illustre et saint personnage à qui cette lettre est adressée. ↩