1.
Je sollicité ardemment une réponse à la lettre que je vous ai adressée; après ces premières questions (413) pour la solution desquelles ,j'ai eu recours à vos lumières, en voici d'autres. Daignez écouter une chose que je roule avec impatience dans mon esprit et dont je voudrais bien me hâter d'être instruit, si faire se peut, dans cette vie. J'ai eu pour secrétaire un jeune garçon, fils d'Arménus, prêtre de Mélone. Dieu s'était servi d'un aussi pauvre instrument que moi pour le tirer des flots orageux du siècle où il se jetait, lorsqu'il occupait un emploi auprès de l'avocat du proconsul. Prompt d'abord et un peu agité comme le sont les enfants, il avait changé en avançant en âge, car il est mort à vingt-deux ans; telles étaient la gravité de ses moeurs et la pureté de sa vie que je trouve de la douceur à son souvenir. Il écrivait avec grande vitesse par abréviation 1, et se montrait soigneux de bien faire ; il avait commencé à prendre goût à la lecture et m'excitait moi-même à lire. aux heures de la nuit : c'est ce qu'il faisait quelquefois alors, quand tout se taisait. Il ne voulait rien laisser passer sales le comprendre, relisait trois ou quatre fois et ne quittait pas l'endroit avant d'en avoir saisi le sens. Déjà je le traitais, non plus comme un jeune homme à mon service, mais en quelque sorte comme un doux ami dont je ne pouvais me passer. Sa conversation me charmait.
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Erat autem strenuus in notis. C'est la sténographie , si admirablement perfectionnée aujourd'hui, et dont on retrouve les premiers éléments chez les Romains. ↩