7.
Pour ne pas citer les mêmes choses, choisissons un exemple qui puisse nous aider à comprendre tout le reste. Catilina, comme en ont écrit ceux qui ont pu le connaître, pouvait supporter le froid, la soif, la faim; il endurait les privations, les intempéries, les veilles à un point qui surpassait toute croyance , et à cause de cela il se regardait et on le regardait comme un homme doué d'une grande force 1. Mais cette force n'était pas prudente, car il choisissait le mal au lieu du bien; elle n'était pas tempérante, car il se souillait par les plus honteuses débauches; elle n'était pas juste, car il conjurait contre sa patrie. C'est pourquoi cette force n'en était pas une; c'était de la dureté : pour tromper les sots, elle prenait le nom de la force. Si t'eût été de la force, t'eût été une vertu, et non pas un vice; mais si c’était une vertu, les autres la suivraient toujours comme des compagnes inséparables.
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Sallust. Guerre de Catilina. ↩