7.
Ce son de voix qui cessa aussitôt n'a pas été uni à la personne du Père, ni cette forme corporelle de la colombe à la personne du Saint-Esprit : une fois leur office rempli, ces symboles s'évanouirent, comme la nuée lumineuse qui sur la montagne couvrit le Seigneur avec les trois disciples 1, ou plutôt comme le feu qui figura l'Esprit-Saint 2. Mais parce que toutes ces choses s'accomplissaient pour délivrer la nature humaine, l'homme seul, par une merveille ineffable et unique, est resté uni à la personne du Verbe de Dieu, c'est-à-dire du Fils unique du Père: toutefois le Verbe demeure immuablement dans sa nature où il ne faut rien imaginer d'humain. On lit, il est vrai, dans l'Ecriture, que « l'esprit de la sagesse est multiple 3, » mais on dit aussi avec raison qu'il est simple. Il est multiple par tout ce qu'il renferme, mais il est simple parce qu'il n'est pas différent de ce qu'il a : c'est ainsi qu'il est dit du Fils qu'il a la vie en lui-même, et il est lui-même la vie 4. L'homme s'est uni au Verbe, mais le Verbe ne s'est point changé en homme. Ainsi le Fils de Dieu, c'est le Verbe avec (homme qu'il s'est uni; le Fils de Dieu est immuable et coéternel au Père, mais seulement en tant que Verbe, et le Fils de Dieu a été enseveli, mais seulement dans sa chair.