2.
Le Seigneur a dit: Celui qui croira et sera a baptisé, sera sauvé ; celui qui ne croira pas « sera condamné 1. » Si donc, quand les enfants sont baptisés, ce n'est pas en vain, mais c'est véritablement qu'on les tient pour croyants (et voilà pourquoi toute bouche chrétienne les appelle alors de nouvelles créatures), il s'ensuit que s'ils ne croient pas, ils seront condamnés: et comme n'ayant rien fait de mal pendant leur vie, ils n'ont rien ajouté au péché originel, on peut dire que la peine à laquelle ils seront justement condamnés sera la moindre de toutes, mais que cependant il y aura une peine. Que celui qui pense qu'il n'y a pas de différence dans les peines futures, lise les paroles suivantes : « Au jour du jugement, Sodome sera traitée moins rigoureusement que a cette ville 2. » Que les séducteurs cessent donc de chercher pour les enfants un état mitoyen 3 entre le royaume du ciel et le supplice; mais qu'ils passent du démon au Christ, c'est-à-dire de la mort à la vie, de peur que la colère de Dieu ne demeure sur eux : on ne se sauve de cette colère de Dieu que par la grâce de Dieu.
Et qu'est-ce que la colère de Dieu , si ce n'est la peine prononcée par un Dieu juste et la vengeance qui lui appartient? Il n'en est pas de Dieu comme d'un esprit changeant et irritable : rien ne le trouble; ce qu'on appelle la colère de Dieu n'est rien autre que la juste peine du péché : il n'y a pas à s'étonner qu'elle passe aux descendants.