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En effet, quoi de meilleur et de plus partait que ce passage d'une de vos lettres où vous déplorez humblement que notre nature ne soit pas restée comme Dieu l'a faite, mais qu'elle ait été corrompue par le père du genre humain « Pauvre et malheureux que je suis, tout chargé de l'immonde grossièreté de l'homme terrestre, plus près du premier Adam que du second par mes sens et mes actions, comment oserai-je me peindre à vous, tandis que la «profondeur de ma corruption ne me laisse a plus rien de l'image céleste ! La honte m'enferme de tous côtés. Je rougis de me représenter tel que je suis, je n'ose pas me représenter autrement que je ne suis : je hais ce que je suis, et ne suis pas ce que j'aime. Mais que servira-t-il à ma misère de haïr l'iniquité cet d'aimer la vertu, lorsque je fais plutôt ce que je hais, au lieu de redoubler vigoureusement d'effort pour faire ce que j'aime? En désaccord avec moi-même, je suis déchiré par une guerre intestine : l'esprit combat contre la chair, la chair contre l'esprit, et la loi du corps attaque la loi de l'esprit par la loi du péché. Malheureux que je suis ! le bois de la croix ne m'a pas fait perdre le goût empoisonné de l'arbre ennemi ! Le poison par a lequel Adam a tué toute sa race, ce poison paternel subsiste dans mes entrailles 1 ; » et le reste que vous ajoutez en gémissant, attendant au milieu de cette misère la rédemption de votre corps , connaissant que vous êtes sauvé, non en réalité, mais en espérance 2.