2.
L'Apôtre écrivant aux Corinthiens, leur disait : « Je prends Dieu à témoin sur mon âme que c'est pour vous épargner que je ne suis point encore allé à Corinthe. Nous ne dominons point sur votre foi, mais nous désirons contribuer à votre bonheur 1; » je vous dis la même chose que l'Apôtre, parce que c'est pour vous épargner due je ne suis pas allé vers vous. Je me suis épargné aussi moi-même, de peur que je n'eusse tristesse sur tristesse; j'ai mieux aimé, au lieu de vous montrer mon visage , répandre pour vous mon coeur devant Dieu, et m'occuper de la cause de votre grand danger, non pas auprès de vous par des paroles, mais auprès de pieu par des larmes. Je l'ai supplié de ne pas changer en deuil la joie que vous me donnez depuis longtemps; c'est vous qui me consolez au milieu de tant de scandales qui remplissent ce monde; je pense à votre société nombreuse, au chaste amour qui vous unit, à votre sainte vie, à l'abondante grâce de Dieu qui vous a été donnée : vous devez à cette grâce divine, non-seulement d'avoir renoncé au mariage, mais encore d'avoir choisi la vie en commun, pour qu'il n'y ait plus parmi vous qu'une âme et qu'un coeur en Dieu.
-
II Cor. I, 23. ↩