2.
Mais commençons, bienheureux pape notre seigneur, par le récit même des troubles qui ont éclaté parmi nous. Notre très-cher frère Florus, serviteur de votre paternité, s'était rendu à Uzale, son lieu natal, par une inspiration de charité; il songea à nous apporter, comme un pain de bénédiction, un livre de votre sainteté 1 qu'il se fit dicter pendant les loisirs de son séjour à Uzale; celui qui le lui avait pieusement dicté était ce même frère Félix qui parait n'être arrivé près de vous qu'assez longtemps après ses compagnons. En quittant Uzale, Florus s'était acheminé vers Carthage; on vint au monastère avec ce livre; sans me le montrer, on le fit lire à des. frères de peu de savoir qui ne le comprirent pas et s'en émurent. Lorsque le Seigneur disait à ses disciples : « Celui qui ne mangera pas de la chair du Fils de l'homme et ne boira pas son sang, n'aura pas la vie en lui 2, » il y en eut qui l'abandonnèrent parce qu'ils donnaient un sens impie à ces paroles ; ce n'était pas la faute du Seigneur, mais la faute d'un coeur impie.