3.
Quant au Christ, ce Dieu formé de chair et d'esprit, et qui est le Dieu de votre croyance, par lequel vous vous croyez sûr, mou honorable seigneur et père , d'arriver au Créateur suprême, bienheureux, véritable, et père de tous, je n'ose ni ne puis vous dire ce que j'en pense : je trouve fort difficile de définir ce que je ne sais pas. Mais vous m'aimez, moi si plein de respect pour vos vertus; je le savais depuis longtemps et vous avez daigné me le dire ; le soin que j'ai de ne pas vous déplaire, à vous toujours si près de Dieu, suffit pour le bon témoignage de ma vie; vous comprenez sans doute que moi aussi je vous aime, puisque je tiens à régler ma conduite d'après votre jugement sur moi. Avant tout, je vous en prie, pardonnez à mon opinion de si peu d'importance , à mon discours peu convenable peut-être; c'est vous qui m'avez forcé de parler. Daignez me faire part, si je le mérite, de ce que vous pensez vous-même sur ces choses ; instruisez-moi par vos saints écrits, « plus doux que le miel et le nectar, » comme dit le poète 1. Jouissez de l'amour de Dieu , seigneur mon père, et ne cessez jamais de lui plaire par la sainteté; ce qui est nécessaire.
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Ovid., Trist. 5, E ag. 5. ↩