2.
J'omets de vous dire que, d'après ce que j'ai su, vous vous étiez décidée à tort de pratiquer la continence, sans que votre mari y eût encore consenti. C'est ce que vous n'auriez pas dû faire avant que sa volonté se fût accordée avec la vôtre pour vous élever ensemble à ce bien qui surpasse la pudeur conjugale : vous n'aviez donc jamais ni lu ni entendu ni remarqué ces paroles de l'Apôtre : « Il est bon à l'homme de ne pas toucher de femme; mais, pour éviter la fornication, que chaque homme ait une femme et chaque femme un mari; que le mari rende à la femme ce qu'il lui doit et la femme ce qu'elle doit au mari. La femme n'a pas son corps en sa puissance, son corps est en la puissance du mari; de même le mari n'a pas son corps en sa puissance, son (112) corps est en la puissance de la femme. Ne vous refusez point l'un à l'autre, à moins que vous n'en soyez convenus pour un temps, afin de vaquer à la prière; et ensuite vivez ensemble comme auparavant, de peur que le démon ne vous tente à cause de votre incontinence 1. » D'après ces paroles de l'Apôtre, si votre mari avait voulu garder de son côté la continence et que vous n'y eussiez pas consenti, il aurait été obligé de vous rendre le devoir ; et si, en vous rendant ce devoir, votre mari n'eut cédé qu'à votre faiblesse et non pas à la sienne, de peur que vous ne tombassiez dans le crime damnable de l'adultère, Dieu lui eût compté sa bonne intention à l'égal de la continence qu'il aurait mieux aimé garder à plus forte raison fallait-il que vous, qui devez être plus soumise, ne refusassiez pas le devoir à votre mari, de peur que la tentation du démon ne l'entraînat dans l'adultère; Dieu vous eût tenu compte de votre bonne volonté que vous n'auriez pas suivie pour empêcher la perte de votre mari.
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I Cor. VII, 1-5. ↩