3.
Il ne faut pas reprocher aux hommes leur douleur au sujet des morts qui leur sont chers; mais la douleur des fidèles ne doit pas durer longtemps. Si donc vous avez été affligée, c'est assez maintenant; ne vous affligez pas comme les païens, qui n'ont pas d'espérance 1. L’apôtre Paul, en parlant ainsi, ne défend pas la douleur, mais seulement la douleur à la manière des païens. Marthe et Marie, sueurs pieuses et fidèles, pleuraient leur frère Lazare, qu'elles savaient devoir ressusciter un jour, mais qu'elles ne savaient pas devoir revenir à cette vie; et le Seigneur lui-même a pleuré Lazare qu'il devait ressusciter 2. Il ne nous a point ordonné, mais il nous a permis par son exemple de pleurer nos morts, dont notre foi espère la résurrection pour la véritable vie. Ce n'est pas en vain qu'il est dit dans l'Ecclésiastique : « Mon fils, verse des larmes sur un mort, et commence ton gémissement comme un homme frappé d'une grande plaie; » mais un peu plus loin, l'Ecriture ajoute : « Console-toi dans ta tristesse, car la tristesse hâte la mort, et la tristesse du coeur courbe les plus fort 3. »