42.
Si l'on demande pourquoi, d'après nos explications, les deux premiers de ces âges du monde se composent l'un et l'autre de dix générations seulement, tandis que les trois qui suivent en comptent chacun quatorze et que le sixième n'est aucunement déterminé par le nombre des générations 1 ; il est facile de voir, que dans l'homme aussi, les deux âges par lesquels il débute, savoir, la première et la seconde enfance, appartiennent aux sens du corps, qui sont au nombre de cinq, la vue, l'ouïe, l'odorat, le goût et le toucher. Or comme dans la nature humaine il y a un double sexe pour produire ces générations, savoir le sexe masculin et le sexe féminin, si on double le nombre cinq, on obtient le nombre dix. A partir de l'adolescence et pour le temps qui suit, c'est-à-dire quand la raison a pu prévaloir dans l'homme, aux cinq sens corporels se joignent la connaissance et l'action, qui règlent et gouvernent la vie; c'est le nombre sept qui pareillement doublé à cause du double sexe, se monte aux quatorze générations dont se compose chacun des trois âges consécutifs que nous appelons l'adolescence, la jeunesse et l'âge mûr du monde. Mais de même qu'en nous l'âge de la vieillesse n'est délimité par aucun nombre convenu d'années, et que tout le temps de la vie, après les cinq premiers âges, est rapporté sans distinction à la vieillesse : de même dans ce sixième âge du monde, il n'est point parlé de génération ; et cela afin que reste toujours caché le dernier jour que le Seigneur a utilement déclaré de voir être inconnu.
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Matt. I, 1. ↩