22.
Ces expressions : « L'homme fût fait âme vivante, » n'indiquent, à mon sens, que la faculté de sentir au moment où elle commença à. s'exercer dans le corps: la sensibilité est, en effet, la marque infaillible de la vie dans un corps animé. Les arbres obéissent à des mouvements, non-seulement sous l'impulsion d'une force étrangère, comme le vent, mais encore sous l'influence de la force intérieure qui produit au dehors tous ce qui contribue à leur forme et à leurs proportions c'est ainsi que les sucs de la terre passent dans les racines et se transforment en bois et en feuilles; tous ces développements supposent en effet un mouvement intérieur. Mais ce mouvement n'est point spontané et ne ressemble pas à l'activité qui se communique aux sens pour diriger le corps, telle qu'on la découvre chez les animaux appelés âmes vivantes dans l'Ecriture. S'il n'y avait point en nous de mouvement organique, nous ne verrions pas notre corps se développer, nos ongles et nos cheveux pousser: mais en même temps si ce mouvement n'était pas uni à la sensibilité et à l'activité spontanée, on ne saurait. dire de l'homme « qu'il a été fait âme vivante. »