XCIII. (Ib. XXIII, 28.)
Sur les guêpes dont le Seigneur fait précéder son peuple dans la terre promise — « Et j'enverrai devant toi des guêpes et elles chasseront loin de toi les Amorrhéens, les Evéens, les Chananéens et les Chettéens. » Que faut-il entendre par ces guêpes ? Dieu promet qu'il les enverra, et le livre de la Sagesse affirme qu'il a rempli sa promesse : « Et il envoya; y lisons-nous, des guêpes en avant de son armée.» Cependant nous ne lisons la relation de cet événement ni au temps de. Moïse, ni à l'époque de Josué, fils de Navé, ni enfin sous le gouvernement des Juges ou des Rois. Il est donc permis d'entendre par ces guêpes les aiguillons de la crainte qui tourmentaient les peuples cités plus haut et les forçaient à se retirer devant les enfants d'Israël. C'est Dieu qui parle et si sa .parole, contenant un sens figuré, ne s'accomplit point dans le sens littéral et suivant la. propriété des termes, cela n'empêche point d'ajouter foi à l'histoire où la vérité du récit apparaît. Il en est de même de ce que rapportent tes Evangélistes : les faits réels n'y perdent rien de leur crédibilité, parce que le Christ tient quelquefois un langage figuré.