LVII. (Ib. XXII, 1.)
Tentation d'Abraham. — « Et Dieu tenta Abraham. » On demande souvent comment cela est vrai, puisque saint Jacques dit dans son Epître que Dieu ne tente personne 1. Mais n'est-ce point parce que, dans le langage de l'Écriture, tenter a le même sens que, éprouver ? Or la tentation dont parle saint Jacques ne s'entend que de celle qui pousse au péché. C'est dans ce sens que l'Apôtre dit: « Dans la crainte que le tentateur ne vous tente 2; » car il est écrit ailleurs: «Le Seigneur votre Dieu vous tente, pour savoir si vous l'aimez 3. » Cette autre manière de parler : pour savoir, a le sens de : pour vous faire savoir ; car l'homme ignore la puissance de son amour, tant qu'une épreuve envoyée de Dieu ne la lui a fait connaître.