VII. (Ib. 1, 21, 8.)
Les anciens habitants de Jérusalem ne furent pas tous détruits. — On demande pourquoi il est dit que les enfants de Benjamin « ne s'emparèrent pas du Jébuséen habitant à Jérusalem, et » que « le Jébuséen habita avec les enfants de Benjamin à Jérusalem, jusqu'à ce jour, » puisqu'on dit plus haut que cette même ville fut prise par Juda, livrée aux flammes, et les Jébuséens qui l'habitaient exterminés. — Il faut savoir que les deux tribus de Juda et de Benjamin eurent cette ville en commun, comme on le voit dans le partagé même du pays qui fut fait par Josué 1. Or cette ville de Jébus est la même que Jérusalem. Aussi, les deux tribus restèrent-elles auprès du temple du Seigneur, quand les autres, â l'exception de la tribu sacerdotale de Lévi, qui n'eut point de terres dans le partage, se séparèrent avec Jéroboam du royaume de Juda. — Il faut donc penser que, à la vérité, la ville fut prise et incendiée par Juda, et que tous les Jébuséens qui s'y trouvaient furent exterminés; mais non pas que tous les Jébuséens absolument aient été détruits, soit qu'il, y en ait eu hors de la ville, soit qu'ils aient pu s'enfuir. Ce furent ces restes, de la nation des Jébuséens que les enfants de Benjamin laissèrent habiter avec eux dans la ville qui leur était commune avec Juda C'est pourquoi, quand il est dit que « les enfants de Benjamin ne s'emparèrent pas du Jébuséen, » cela veut dire qu'ils ne purent ou ne voulurent pas rendre les Jébuséens tributaires; cette parole « Il ne s'empara pas du Jébuséen, » signifie, en tout,cas, que Benjamin n'occupa point le pays à l'exclusion du peuple qui en était possesseur.
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Jos. I, 63; XVIII, 28. ↩