XXXI. (Ib. VI, 8, 11.)
Le nom d'homme et de prophète , donné à un ange. — Quand les Israëlites « crièrent vers le Seigneur, à cause de Madian, le Seigneur envoya un homme, un prophète aux enfants d'Israël, et il leur dit . » Pourquoi, contrairement à l'usage constant des Ecritures, ce prophète n'est-il point désigné par son nom? La cause, pour être cachée, n'en existe pas moins, je crois. En effet, après les paroles par lesquelles ce prophète reproche au peuple sa désobéissance, l'Ecriture poursuit en ces mots : « Et l'ange du Seigneur vint, et il s'assit sous le chêne qui était à Ephra : » de là on conjecture, non sans vraisemblance, que c'est un ange quia été désigné ici sous le nom d'homme ; après avoir prononcé les paroles en question, il sera venu près du chêne indiqué, et il se sera assis. On sait que l'Ecriture a l'usage de donner aux Anges des noms d'homme 1. On ne voit pas aisément, sans doute, ni évidemment pourquoi un ange serait appelé un prophète; mais on lit qu'un prophète fut appelé ange 2. Mais si les anges ont prononcé des paroles prophétiques, c'est-à-dire, s'ils ont prédit les choses futures, pourquoi le nom de prophète ne pourrait-il pas être donné à un ange ? Toutefois, je l'ai dit, nous n'avons sur ce point aucun témoignage formel et péremptoire.