6.
Ce qui est voué par ces paroles, assurément ce n'est pas un des animaux qui pouvaient, suivant la Loi, être offerts en holocauste au Seigneur. L'usage n'est point et n'a jamais été que les animaux viennent au devant des capitaines victorieux, à leur retour de la guerre. Parmi les animaux, les chiens courent au devant de leurs maîtres pour les caresser et les flatter: mais Jephté ne pouvait en faisant son vœu les avoir en vue : il eût paru faire outrage à Dieu en lui dévouant ce qui était, non-seulement illicite, mais méprisable et impur suivant la Loi. Il ne dit point d'ailleurs : Tout ce qui sortira des portes de ma maison je l'offrirai en holocauste, mais : « Quiconque sortira je l'offrirai; » ce qui montre, sans aucun doute, que dans son esprit il est exclusivement question d'une personne humaine, quoique non pas peut-être de sa fille unique; et toutefois qui pouvait la devancer pour aller à la rencontre d'un père couvert de tant de gloire ? Qui ? si ce n'est peut être une épouse ? Il n'importe, en effet, qu'il ait dit, employant le genre masculin: « Quiconque, quicumque, sortira des portes de ma maison » au lieu de: celle qui ; l’Ecriture à l'usage de se servir du genre masculin pour désigner les deux sexes : c'est ainsi qu'il est dit d'Abraham : « se levant d'auprès du mort 1, » bien qu'il soit question de la mort de sa femme.
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Gen. XXIII, 3. ↩