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Works Augustine of Hippo (354-430) Quaestiones Euangeliorum Questions sur les Évangiles
LIVRE SECOND. QUESTIONS SUR L'ÉVANGILE SELON SAINT LUC.

VI.

Des soixante-dix-sept générations 1. — On peut demander quelle est la signification de ce nombre de soixante-dix-sept générations marqué dans la généalogie de saint Luc. Notre-Seigneur mentionne le même nombre quand il est interrogé par Pierre touchant la remise des offenses que l'on a reçues du prochain. Il répond qu'il faut pardonner, non pas seulement sept fois, mais soixante-dix sept fois 2. » On croit avec raison que par l'expression de ce nombre il ordonne la remise de toutes les offenses; d'autant plus que c'est dans la soixante-dix-septième génération, au témoignage de l'Evangéliste, que lui-même, par qui tous les péchés ont été remis, a daigné venir aux hommes sous la forme humaine. Comme on connaît par saint Matthieu l'autre ligne généalogique 3, c'est avec beaucoup de convenance et d'à propos que saint Luc, remontant du baptême du Seigneur à l'origine des choses, compte soixante-dix-sept ancêtres. Ce dénombrement mystérieux, cette énumération ascendante exprime notre retour, mire ascension vers Dieu avec qui nous sommes réconciliés, après l'abolition du péché. Figurée parle nombre soixante-dix-sept, la rémission universelle des péchés s'accomplit dans le baptême.

Dans le baptême du Seigneur, sans doute, le Seigneur ne reçoit pas lui-même la rémission des péchés ; mais son baptême et le nombre de soixante-dix-sept générations expriment comme une marque sacrée, un sceau inviolable, le pardon de toutes les iniquités accordé aux hommes eux-mêmes par la miséricorde et la puissance divines.

Ce n'est point vainement et sans raison que le Seigneur est venu pour anéantir tous les péchés à la soixante-dix-septième génération: ce nombre renferme quelque signification mystérieuse exprimant l'universalité des péchés. Cette signification résulte du rapport du nombre onze et du nombre sept. Ces deux nombres multipliés l'un par l'autre produisent le nombre mystérieux soixante-dix-sept : onze fois sept ou sept fois onze font soixante-dix-sept.Le nombre onze est la transgression de la dizaine. La dizaine marque la perfection de la béatitude, c'est pour cela que les ouvriers de la vigne reçoivent tous pour récompense un denier 4; ce qui a lieu lorsque la créature dont le nombre est sept se trouve réunie au Créateur qui est Trinité. La transgression de la dizaine signifie donc manifestement le péché par lequel on perd l'intégrité et la perfection en convoitant par orgueil quelque chose au-delà. Ce nombre onze est répété sept fois, afin d'exprimer que la transgression est le fruit du mouvement de l'action humaine . Voici comment : le nombre trois désigne la partie immatérielle de l'homme ; il nous est ordonné d'aimer Dieu de tout notre cœur, de toute notre âme et de tout notre esprit 5 : le nombre quatre désigne le corps ; ce nombre est écrit de mille manières dans la nature corporelle . L'homme étant composé d'un corps et d'une âme unis ensemble, il n'est donc point absurde de le désigner parle nombre sept. Quant au mouvement, à l'action, les nombres ne l'expriment pas quand on calcule en disant : un, deux, trois, quatre, etc, mais quand on, dit: une fois, deux. fois, trois fois, quatre fois, etc. C'est pourquoi ce n'est point l'addition des nombres sept et onze, mais la multiplication de onze par sept qui marque la transgression accomplie par l'action de l'homme pécheur. Le péché consiste à sortir des bornes de la perfection parle désir d'acquérir quelque chose de plus. Aussi le prophète aurait pu dire à l'âme pécheresse: Tu espérais en te séparant de moi obtenir davantage ? Ce vice de la superbe enfante tous les péchés en foule. Mais la rémission en est garantie quand nous sommes avertis qu'il faut pardonner soixante-dix-sept fois 6. » Jésus veut nous faire comprendre qu'il n'est aucun péché dont l'Eglise représentée ici par Pierre, n'accorde le pardon au coupable qui se repent et implore sa grâce.


  1. Luc, III, 23-38.  ↩

  2. Matt. XVIII, 22.  ↩

  3. Ib. I, 17. ↩

  4. Matt. XX, 2-10.  ↩

  5. Deut. VI, 5; Matt. XXII, 37. ↩

  6. Matt. XVIII, 22. ↩

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