XXXVI.
Nul ne peut servir deux maîtres 1. » — La distinction qui vient ensuite : « Ou il haïra l'un, et aimera l'autre; ou il s'attachera à l'un, et méprisera l'autre, » mérite une attention particulière. Car Notre-Seigneur ne l'a pas faite au hasard et sans raison. Qu'on demande à quelqu'un s'il aime le démon, il répondra toujours qu'il ne l'aime pas, mais qu'il l'a plutôt en horreur; quant à Dieu, presque tout le monde s'écrie qu'il l'aime. Donc, ou il haïra l'un et il aimera l'autre, comme c'est son devoir, c'est-à-dire, il haïra le démon, et il aimera Dieu. Mais la contrepartie offre un autre sens : « Ou il s'attachera à l'un et il méprisera l'autre; » c'est-à-dire, il s'attachera au démon, en poursuivant la jouissance de ses récompenses passagères; et il méprisera Dieu. Notez qu'il n'est pas dit : Il haïra, mais: Il méprisera: telle est la conduite ordinaire de ceux qui, faisant moins de cas de ses menaces que de la satisfaction de leurs passions, se flattent de trouver dans la bonté divine un motif d'impunité. C'est à ces hommes que Salomon fait entendre cet avertissement : « Mon enfant, n'ajoute pas péché sur péché, et ne dis pas : La miséricorde de Dieu est grande 2. »