18. Le Christ proscrit parles Galates.
Il a donc, raison de s'écrier : « O Galates insensés, qui vous a fascinés? » Il ne leur parlerait pas de la sorte, si jamais ils n'avaient fait de progrès dans la vertu, s'il n'y avait en eux relâchement. « Vous aux yeux de qui le Christ a été proscrit, « après avoir été crucifié 1 : » c'est-à-dire, vous qui avez vu le Christ Jésus perdre son héritage et son domaine. Ne lui enlevait-on pas effectivement son héritage, ne l'en chassait-on pas, lui le Seigneur souverain, quand de la grâce de la foi qui assure au Christ le domaine des peuples, on détachait les croyants pour les rattacher aux œuvres de la Loi, puisque la grâce et la foi lui accordaient le droit de demeurer en eux? Or l'Apôtre veut montrer que cela est arrivé parmi ces Galates ;c'est pourquoi ces mots : « Vous sous les yeux de qui. » N'était-ce pas bien sous leurs yeux, puisque c'était en eux-mêmes? Si après ces paroles : « Jésus-Christ a été proscrit, ». Il ajoute : « Lui qui a été crucifié, » c'est pour les toucher davantage en leur rappelant combien lui a coûté ce domaine qu'ils lui faisaient perdre; ce qui était plus que de leur dire, comme un peu plus haut, qu'il était donc mort en vain, puisque c'était faire entendre qu'il n'était point parvenu à posséder ce qu'il. avait payé de son sang. Il est vrai, on enlève à un proscrit ; cette proscription toutefois ne nuit en,rien au Christ qui par sa divinité n'en reste pas moins le Seigneur de toutes choses ; mais elle nuit à son domaine qui n'est plus cultivé par sa grâce.
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I Gal. III. ↩