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Works Augustine of Hippo (354-430) Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME IX.

1.

Ce psaume a pour titre: « Pour la fin, psaume de David, pour les secrets du Fils (Ps. IX, 1 )». On peut se demander quels sont ces mystères du Fils: mais comme ce Fils n’est point précisé, nous devons comprendre que c’est le Fils unique de Dieu. En effet, le psaume qui porte en inscription : Pour le fils de David, ajoute: « Quand il fuyait devant son fils Absalon (Id. III, 1) ». Nominer celui-ci, c’était ne laisser aucun doute sur le fils dont il était question; et toutefois il n’est pas dit seulement : « Devant la face du fils Absalon », mais bien: « De son fils ». Or, ici comme il n’est pas dit: «Son fils », et comme d’ailleurs beaucoup de passages regardent les Gentils, le psaume ne peut s’entendre d’Absalon ; et d’ailleurs la guerre que ce fils de perdition fit à son père, n’a aucun rapport avec les Gentils, puisque le peuple seul d’Israël se divisa contre lui-même (II Rois, XV. ). Ce psaume est donc le chant des mystères du Fils unique de Dieu. Car le Sauveur se veut désigner lui-même, quand il dit simplement: Le Fils, sans rien ajouter; ainsi dans ce passage: « Si le Fils vous délivre, vous aurez la vraie liberté (Jean, VIII, 36 ) », il ne dit pas: «Le Fils de Dieu », mais simplement : Le Fils, laissant à juger de qui il est fils. Cette expression ne convient qu’à ce Fils par excellence, que l’on peut reconnaître dans notre langage, quand même il ne serait pas désigné plus spécialement. C’est ainsi que nous disons : Il pleut, il lait beau, il tonne, -et autres manières de parler, sans préciser qui fait ces choses, parce que l’auteur par excellence s’offre de lui-même à notre esprit, sans être plus désigné. Quels sont donc les mystères du Fils? D’abord cette expression nous fait comprendre que le Fils a des actes connus, dont on distingue ceux que l’on appelle secrets ou mystérieux. Or, comme nous croyons à deux avènements du Sauveur, l’un accompli et que les Juifs n’ont pas compris; l’autre à venir, que nous attendons tous; comme le premier, ignoré des Juifs, a été avantageux aux Gentils, on peut fort bien entendre par les mystères ou les secrets du Fils, ce premier avènement, où l’aveuglement a frappé une pat-tic d’Israël, jusqu’à ce que la plénitude des nations entrât dans l’Eglise (Rom. XI, 25 ). Pour l’homme attentif, l’Ecriture insinue aussi deux jugements, l’un occulte, et l’autre évident. Le jugement occulte se fait actuellement, selon cette parole de saint Pierre: « Voici le temps où Dieu va commencer le jugement par la maison du Seigneur (I Pierre, IV, 17 ) ». Ce jugement occulte est don la peine qui stimule chaque homme à se purifier, ou l’avertit de retourner à Dieu, ou le frappe d’un aveuglement qui le perdra. s’il méprise la voix et les corrections du Seigneur. On appelle manifeste, ce jugement dans lequel Jésus-Christ viendra juger les vivants et les morts, où tous confesseront que c’est de lui que viendront et aux bons la récompense, et aux méchants le supplice. Mais cette confession faite alors, loin de remédier au malheur, portera la damnation à son comble. Il est probable que le Seigneur parlait de ce double jugement, dont l’un est occulte et l’autre manifeste, quand il disait: « Celui qui croit en moi, a passé de la mort à la vie, et ne tombera point au jugement (Jean, V, 24 ) » ; c’est-à-dire au jugement visible. Car, passer de la mort à la vie, par une de ces afflictions, dont le Seigneur châtie ceux qu’il reçoit parmi ses enfants, c’est là le jugement occulte. « Celui qui ne croit point », disait-il encore, « est déjà jugé (Id. III, 18 ) », c’est-à-dire, que le jugement occulte de Dieu le prépare au jugement manifeste. Le Sage nous parle aussi de ces deux sortes de jugements, quand il dit: « Votre jugement les a livrés à la dérision comme de jeunes insensés; et ceux que ce jugement n’a pas corrigés ont éprouvé le sévère jugement de Dieu (Sag. XII, 25, 26 ) ». Ils sont donc réservés aux châtiments justes et sévères du jugement manifeste, ceux que ne redresse point le jugement secret du Seigneur. Ce psaume alors nous entretient des mystères du Fils, c’est-à-dire et de cet avènement dans son humilité, si utile aux nations, quand il tenait les Juifs dans l’aveuglement, et de cette peine dont Dieu se sert dans le secret, non pour damner les pécheurs, mais soit pour exercer la foi de ceux qui se convertissent, soit pour déterminer les autres à se convertir, soit afin de préparer à la damnation par l’aveuglement ceux qui demeurent dans l’impénitence.

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Discours sur les Psaumes

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