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Works Augustine of Hippo (354-430) Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME XLVIII.
PREMIER DISCOURS SUR LE PSAUME XLVIII.

10.

Que dit le Prophète à propos de cet homme? « Son labeur sera éternel, sa vie aura une fin1 ». Son labeur sera donc sans fin, mais sa vie est bornée. Pourquoi dit-il que sa vie aura une fin? C’est que ces hommes ne font consister la vie que dans les délices de chaque jour. Aussi beaucoup de pauvres et d’indigents parmi nous, trop peu affermis dans la vertu et n’envisageant point ce que Dieu leur a promis pour ces grands travaux, quand ils voient des riches chaque jour dans les festins, radieux de tout l’éclat de l’or et de l’argent, que disent-ils? Voilà les seuls qui vivent, c’est là vraiment vivre. Voilà ce que l’on dit ; ne le disons plus, mes frères, je vous en avertis. Et si nous devons encore entendre ce langage, que du moins nous l’entendions plus rarement que si nous n’avions point été avertis. Nous n’avons pas en nous-mêmes cette confiance, que cet avertissement fasse disparaître totalement ce langage; mais que du moins il devienne plus rare, car on le tiendra jusqu’à la fin des siècles. C’est peu qu’on dise d’un riche qu’il vit, on ajoute qu’il parle, qu’il tonne. Tu crois qu’il est seul pour vivre; eh bien! qu’il vive, mais sa vie finira, car il ne donne rien pour la rançon de son âme; sa vie finira, son labeur ne finira point. « Il travaillera éternellement, et sa vie finira ». Comment sa vie finira-t-elle? Comme la vie de celui qui était vêtu de pourpre et de fin lin, qui faisait chaque jour bonne chère, qui n’avait que la hauteur et l’orgueilleux mépris pour ce malheureux couvert d’ulcères, couché à sa porte, dont les chiens léchaient les plaies, tandis qu’il désirait les miettes qui tombaient de la table du riche. De quoi servirent à cet homme ses grands biens? l’un et l’autre changèrent d’état : de la porte du riche l’un fut porté au sein d’Abraham, et de sa table splendide l’autre fut précipité dans le feu : le premier se reposait, le second brûlait ; l’un était rassasié, l’autre avait soif; chez l’un, au labeur temporel succédait une vie sans fin; chez l’autre, à une vie passagère succédait une douleur éternelle. De quoi servaient les richesses à cet homme qui, dans les flammes de l’enfer, demandait qu’une goutte d’eau tombât du doigt de Lazare pour rafraîchir sa langue; « car », disait-il, « je brûle de cette flamme », et cela ne lui fut point accordé2. Il désirait une goutte d’eau tombant du doigt de Lazare, comme celui-ci avait désiré les miettes tombant de sa table ; mais la douleur avait fini pour l’un, comme la vie avait fini pour l’autre: la douleur de ce dernier devait être éternelle, la vie de celui-là également éternelle. Notre vie d’ici-bas n’est proprement pas une vie pour nous qui souffrons ; mais il n’en sera pas ainsi dans la suite, notre vie sera éternellement dans le Christ : quant à ceux qui veulent vivre ici-bas, ils souffriront à jamais et ne vivront qu’un temps.


  1. Ps. XLVIII 10. ↩

  2. Luc, XVI, 19-26. ↩

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