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Works Augustine of Hippo (354-430) Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME LI.

1.

Le psaume dont nous allons entretenir votre charité est peu étendu, mais son titre exige quelques explications ; écoutez-nous donc patiemment, nous vous l’expliquerons de notre mieux, et dans la mesure des grâces que Dieu nous accordera à cet effet. Nous ne pouvons passer outre sans donner un développement suffisant à notre interprétation, puisque, selon le bon plaisir de nos frères, nos paroles doivent être recueillies non-seulement par vos oreilles et vos coeurs, mais aussi par le stylet; nous devons donc avoir en vue nos auditeurs présents et nos futurs lecteurs. Nous vous avons fait lire aussi un passage du livre des Rois, oit il est question de l’événement qui a donné lieu à ce psaume. Saül avait été choisi de Dieu, il était devenu roi, mais à titre transitoire et à cause de la dureté de coeur et des mauvaises dispositions du peuple juif: non pour le bien-être de ce peuple, mais pour sa punition, selon cette sentence de nos livres saints qui parlent ainsi de Dieu: « Il fait régner l’homme hypocrite, parce que le peuple est corrompu1». Arrivé ainsi au pouvoir, Saül persécutait David: David en qui Dieu préfigurait le royaume du salut éternel, David que Dieu avait choisi pour régner toujours dans la personne de ses descendants, puisque notre Roi, le Roi des siècles, avec qui nous devons régner éternellement, devait « naître de la race de David selon la chair2 ». Dieu choisit, élut et prédestina donc David pour être roi, mais il ne voulut point le laisser monter sur le trône avant de lui avoir fait subir l’épreuve de la persécution et de l’en avoir délivré; et en cela David devait nous figurer d’avance, et figurer en nous le corps dont le Christ est le chef. Car si notre chef lui-même n’a voulu régner dans le ciel qu’après avoir fourni sur la terre une carrière pénible; s’il n’a voulu élever jusqu’au ciel le corps dont il s’était revêtu ici-bas, qu’en lui faisant suivre une voie douloureuse, de quel droit les membres oseraient-ils se promettre de pouvoir être plus heureux que leur chef? « S’ils ont appelé le Père de famille Belzébuth, ne traiteront-ils pas de même ses serviteurs3?» N’espérons donc point un chemin plus facile: marchons où il a marché avant nous, suivons la route qu’il nous a tracée; ses pas doivent nous servir de guides; si nous nous écartons, notre perte est certaine.

Vois donc ce que figurait David; vois, par conséquent, ce que figurait Saül: Saül annonçait le règne du mal, David, celui du bien; celui-ci la vie, l’autre la mort. Nous ne sommes, à vrai dire, persécutés que par la mort; et, encore, en triompherons-nous à la fin et pourrons-nous lui dire : « O mort, où est ta force; ô mort, où est ton aiguillon4 ? »Comment puis-je dire que la mort seule nous persécute? Parce que si nous n’étions point condamnés à mourir, quel mal pourrait nous faire notre ennemi? Nuit-il aux anges? La mort elle-même, source de nos plus amères tribulations, la mort elle-même verra finir son règne, lorsqu’à la fin des siècles nous ressusciterons d’entre les morts: si alors on nous trouve établis dans la justice, sa puissance s’évanouira à notre égard, comme elle s’est évanouie à l’égard de notre chef. Car en mourant, le Christ devint l’assassin de la mort; au moment où il rendit le dernier soupir, elle périt bien plutôt sous ses coups, qu’il ne succomba lui-même victime de ses atteintes.


  1. Job, XXXIV, 30.  ↩

  2. Rom. I, 3. ↩

  3. Matt. X, 25. ↩

  4. I Cor. XV, 55. ↩

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