2.
Si, maintenant, nous voulons étudier le nom même de Saül, nous y rencontrerons encore un sens mystérieux; car ce nom signifie demande ou désir. Pouvons-nous avoir le moindre doute sur la cause de notre mort? Le péché de l’homme, en voilà l’origine:
l’homme s’est donc, à vrai dire, souhaité la mort; voilà pourquoi on donne le nom de « désir » à la mort; car il est écrit: « Dieu n’a point fait la mort, et il ne se réjouit point dans la perte des vivants; il a créé toutes choses afin de les faire subsister, et il a mis toutes les nations de la terre dans un même de état de santé et de bonheur »; mais, diras-tu, d’où vient donc la mort? « Les impies l’ont attirée par leurs mains et leurs paroles; ils la considéraient comme une amie, ils ont péri1 ». Ils l’ont désirée et se sont perdus, ils sont tombés dans les piéges de la mort, alors même qu’ils la regardaient comme une amie; ainsi le peuple juif, en demandant un roi, crut avoir en lui un ami, et il n’y rencontra qu’un ennemi. Cette nation arracha au Seigneur la permission d’avoir un roi, et il lui donna Saül, comme il avait livré en leur propre puissance ceux-là mêmes qui, par leurs mains et leurs désirs, s’étaient efforcés d’attirer la mort; la mort fut donc figurée en la personne de Saül, c’est pourquoi le dix-septième psaume porte ce titre: « Psaume pour le jour où le Seigneur délivra David de la main de ses ennemis et de la main de Saül». Il parle d’abord de ses ennemis et ensuite de la main de Saül, parce que la mort, notre plus cruelle ennemie, sera détruite la dernière; « et de la main de Saül »,signifie donc qu’il nous a rachetés de l’enfer et délivrés de l’empire de la mort.
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Sag. I, 13, 14, 16. ↩