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Works Augustine of Hippo (354-430) Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME LII

8.

«Ils n’ont pas invoqué Dieu1 ». Le Prophète console ici celui qui gémit; il l’exhorte surtout à ne point imiter les méchants, dans la crainte de le voir entraîné au mal par le spectacle des prospérités dont ils jouissent habituellement. Tu entreras en possession de ce qui t’a été promis, l’espérance des méchants se borne au temps présent; la tienne a pour objet les biens éternels; ce qu’ils espèrent leur échappera, jamais tu ne perdras ce que tu attends; les avantages de ce monde sont trompeurs, ceux auxquels tu aspires sont véritables « Car ils n’ont point invoqué « Dieu ». Est-ce que de telles gens ne le prient pas tous les jours? Non, ils ne le prient pas. Attention ! je vais essayer avec l’aide de Dieu de vous le faire comprendre.

Dieu veut qu’on le serve et qu’on l’aime gratuitement, c’est-à-dire dans le sentiment d’un pur amour, parce qu’il se donne lui-même, mais non parce qu’en outre de lui-même il donne encore autre chose. Aussi l’homme qui prie Dieu de lui donner des richesses, n’invoque pas Dieu, mais il invoque les biens dont il veut s’enrichir. Appeler à soi, n’est-ce point le vrai sens du mot invoquer? Invoquer signifie donc appeler à soi. En effet, quand tu dis: Seigneur, accordez-moi de la fortune, ton désir n’est pas que Dieu lui-même vienne à toi, tu ne veux y voir venir que la fortune. Ce dont tu souhaites entrer en possession, voilà ce que tu invoques. Si tu invoquais Dieu, il viendrait lui-même à toi et serait ton trésor. Le plus vif objet de tes désirs, c’est une aire remplie de toutes parts, peu t’importe que ton âme reste vide des biens célestes. Dieu remplit le coeur et non les celliers. De quelle utilité peuvent être pour toi les biens extérieurs, si tu es dénué des biens intérieurs? Ceux-là donc ne prient pas Dieu qui le prient pour obtenir de lui les avantages temporels, les biens d’ici-bas, le bonheur de cette vie terrestre et passagère. Aussi que lisons-nous ensuite? « Ils ont été saisis par la crainte là où il n’y avait rien à craindre ». Que l’on perde sa fortune, y a-t-il là un vrai sujet de crainte? Non, et pourtant on redoute une pareille perte. On aurait bien raison de trembler si l’on venait à perdre la sagesse; et c’est précisément là qu’on ne se trouble pas. Ecoute, réfléchis et saisis bien le caractère des méchants.


  1. Ps. LII, 6. ↩

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