1.
mon plus vir désir est d’être placé à votre droite. Que votre charité veuille bien le remarquer: tout fidèle qui garde dans son coeur la parole de Dieu, qui éprouve à l’égard du jugement à venir la crainte la plus vive, et qui vit avec assez de prudence pour ne point donner aux autres l’occasion de blasphémer le saint nom de Dieu à cause de lui, ce fidèle adresse souvent au Seigneur des prières pour obtenir des avantages temporels, et il n’est pas exaucé: quand, au contraire, il sollicite ce qui peut le conduire à la vie éternelle, il parvient toujours au comble de ses désirs. Y a-t-il un seul malade qui ne souhaite pas revenir à la santé? Néanmoins, il lui est peut-être utile de souffrir encore. Il est possible que Dieu repousse les demandes que tu lui adresses pour ta guérison; mais s’il refuse d’accéder à tes désirs, c’est afin de pourvoir àton plus grand bien. Quand, au contraire, tu lui demandes la grâce- de la vie éternelle, la faveur d’être admis dans le royaume des cieux et d’être placé à la droite de son Fils, lorsqu’il viendra juger les vivants et les morts, sois tranquille sur le résultat de ta prière: si elle n’est pas exaucée aujourd’hui, elle le sera infailliblement plus tard, parce que le moment d’y donner suite n’est pas encore venu. Ta demande est déjà exaucée, mais tu ne t’en aperçois pas encore: ce que tu désires se fait, quoique tu ignores la manière dont il se fait: l’effet de ta prière existe, comme la rêve, encore renfermée dans la racine de l’arbre, avant de produire des fruits. «Sauvez-moi par votre droite et exaucez-moi ».