31.
« C’est à vous que le pauvre abandonne sa défense (Ibid. ) » . Car il n’est pauvre, ou plutôt il n’a méprisé tous les biens passagers de cette vie que pour mettre en vous seul son espoir. « Vous serez le protecteur de l’orphelin (Psal. secun. IX, 14 ) c’est-à-dire de celui pour qui le monde est mort, ce monde qui était son père, qui l’avait engendré selon la chair, de celui qui peut dire : « Le monde est crucifié pour moi, et moi pour le monde (Gal. IX, 14 ) ». Dieu devient un père à de tels orphelins; et le Sauveur enseigne à ses disciples à le devenir, quand il dit: « N’appelez ici-bas personne votre père ( Matt. XXIII, 9 )». Lui-même en donne l’exemple tout le premier, en disant : « Quelle est ma mère, ou quels sont mes frères (Id. XII, 48 ) ? » C’est de là que certains hérétiques très-dangereux ont avoué qu’ils n’avaient pas de mère; ils n’ont point vu qu’en prenant ces paroles à la lettre, les disciples n’auraient point eu de pères. Car s’il dit lui-même : « Quelle est ma mère? » il leur donnait cet enseignement: « N’appelez ici-bas personne votre père ».