3.
Placé en un lieu élevé, fortifié et sûr, trouvant dans le Seigneur son refuge, et en Dieu sa sécurité comme dans une forteresse inexpugnable, cet homme porte ses regards sur ceux qu’il a devancés, il semble les défier, de même que s’il était à l’abri d’une haute tour, suivant cette parole des livres saints qui a trait à sa personne: « Vous êtes comme une tour imprenable en face de vos ennemis1 ». Il jette donc les yeux sur eux, et leur dit: « Jusques à quand accablerez-vous un homme? » Vous l’accablez d’un insupportable fardeau, par vos insultes, vos outrages, les pièges que vous lui tendez et vos mauvais traitements: le fardeau que vous lui imposez, ses forces sont à peine suffisantes à le porter; pour n’en être pas surchargé, il se tient dans la soumission à l’égard de son Créateur. « Jusques à quand accablerez-vous un homme? » Si vous ne voyez en moi qu’un homme, travaillez tous à me donner la mort». Ecrasez-moi, faites-moi souffrir, « donnez-moi le coup de la mort ». Jetez-vous sur moi comme sur une muraille qui penche, comme sur une maison qui tombe de vétusté ». Employez toutes vos forces à m’ébranler et à me renverser. Mais n’a-t-il pas dit: « Je ne serai plus ébranlé? »Où est l’effet de ses paroles? «Je ne serai plus ébranlé »; pourquoi? « Parce que Dieu me sauve et me protége ». Vous êtes des hommes, et, comme tels, vous pouvez accabler un homme en le surchargeant mais avez-vous un pouvoir quelconque sur le Dieu qui est devenu son protecteur?
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Ps. LX, 4. ↩