5.
«Mon âme a soif de vous ». Voilà ce que produit le séjour du désert d’Idumée. Voyez de quelle soif le Prophète est tourmenté voyez ce qu’il y a de bien dans cette soif. « Mon âme a soif de vous ». Il en est qui ont soif, mais ce n’est pas de Dieu qu’ils sont altérés. Quiconque souhaite vivement posséder un objet, est brûlé par l’ardeur de ses désirs, qui sont, à vrai dire, la soif de son âme. Et remarquez, je vous prie, combien de désirs se partagent le coeur humain. L’un voudrait de l’or, l’autre de l’argent, celui-ci des propriétés, celui-là des héritages ou des richesses considérables, ou de nombreux troupeaux, ou bien encore, une maison spacieuse, des honneurs, une épouse, des enfants: vous le voyez, les désirs qui remplissent le coeur de l’homme, sont innombrables: il en est desséché et consumé; aussi, qu’il est petit le nombre de ceux qui savent dire à Dieu « Seigneur, mon âme a soif de vous! » à peine en trouverait-on pour tenir ce langage, car les hommes ont soif de ce monde, ils ne comprennent point qu’ils se trouvent au désert d’Idumée et que leur âme devrait y avoir soif de Dieu. « Mon âme a soit de vous » : tel doit être notre langage; oui, nous devons tous répéter ces paroles, parce qu’en Jésus-Christ nous ne devons faire qu’un coeur et qu’une âme : puisse notre âme être altérée de Dieu dans le désert d’Idumée !