31.
Le voilà qui commence à méditer le bonheur du ciel, à se reprocher d’avoir ressemblé à l’animal par ses désirs terrestres. « Qu’y a-t-il pour moi dans le ciel, et sans vous, qu’ai-je désiré sur la terre1?» Vous comprenez ces paroles, je l’entends à ce bruit. Asaph compare à ses désirs terrestres, cette récompense du ciel qu’il doit recevoir, il a vu ce que Dieu lui réserve; alors il médite, et cette méditation l’enflamme d’un saint désir pour je ne sais quel bien ineffable que l’oeil n’a point vu, que l’oreille n’a point entendu, et qui n’est pas entré dans le coeur de l’homme2. Il ne dit pas : C’est tel ou tel bien que j’ai dans le ciel, mais: « Qu’y a-t-il au ciel pour moi? » Qu’est-ce que je possède au ciel? Qu’est-ce que ce bien? Est-il grand? de quelle nature? Et comme ce bien du ciel ne doit point passer, « que puis-je désirer sur la terre, si ce n’est vous? » Voilà que vous vous réservez à mon amour : (je m’explique, mes frères; comme je le puis; ayez de la condescendance pour moi, suppléez à mes efforts pour stimuler votre piété; il m’est impossible de m’expliquer parfaitement.) Vous me réservez dans le ciel des biens impérissables, et c’est vous-même. Et moi, je vous ai demandé, sur la terre, des biens que possèdent les impies, des richesses, de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, des esclaves, que possèdent les méchants, qui sont le partage des criminels, le partage de tant de scélérats, le partage de tant de femmes débauchées, le partage de tant d’hommes souillés; voilà ce qui me paraissait considérable, et ce que je demandais à Dieu sur la terre, tandis que mon Dieu lui-même se réserve à moi dans le ciel. « Au ciel, quel est mon bien? » Ce bien, il peut maintenant le faire connaître. « Et que puis-je, après vous, désirer sur la terre? »